jeudi 15 mai 2014

Que devient Algieba ?



Bonjour à tous
Voici déjà un bon moment que Algieba n’a pas donné de ses nouvelles.
Nous sommes toujours à Agios Nikolaos en Crète. L’hiver est terminé depuis déjà longtemps, le printemps est bien installé ici et l’été pointe déjà le bout de son nez. Le temps de la floraison des orangers est passé, les oliviers terminent , en espérant qu’ils seront plus chanceux que l’année dernière, 2013 fut en effet une année sans olives en Crète.
Algieba a été remis à l’eau il y a un mois et demi déjà  après 5 mois passés à terre et nous avons repris la vie à bord. Les travaux sur la coque se sont bien déroulés, une dure semaine à la fin avec les couches successives de primer epoxy puis d’anti-fouling.
L’équipage quant à lui s’est habitué à une vie mi-terrienne et prolonge à souhait son séjour dans ce coin sympa de Crète… Pour combien de temps ?
Nous commençons à connaître quelques gens du pays, à ânonner quelques mots de Grec, voire de petites phrases …
Nous profitons des belles journées pour faire quelques escapades à pied, à vélo et parfois en voiture. Nos promenades sur les jolies collines nous font découvrir beaucoup d’espèces de la flore sauvage qui est très riche. Des orchidées bien sûr mais aussi beaucoup d’autres plantes parfois étranges qui attirent notre attention.
Bref, la vie Crétoise nous plaît beaucoup.
Nos voisins de marina s’en vont les uns après les autres, certains reviendront ici, d’autres non … La marina se vide petit à petit.
Mais pour nous, les projets de navigation ne sont pas à l’ordre du jour pour l’instant à part quelques petites sorties dans le coin.
Voilà, rien de bien nouveau sous le soleil de ce joli pays…

A bientôt.
Jo et Josianne

mercredi 6 novembre 2013

Retour sur Agios Nikolaos


La saison avance, c'est l'heure du retour vers Agios Nikolaos.

Vendredi 20 septembre – Plaka (Péloponnèse) – Rethymnon (Crète)  -  140 milles

Une fenêtre de vent favorable et modéré se présente et nous pouvons quitter les lieux … Nous pensions nous arrêter plus bas, à Monemvasia, puis à Cythère avant de rejoindre la Crète mais une nouvelle fois, du vent fort de Nord-est est annoncé pour les jours suivants.
Le port de Monemvasia n’étant pas bien réputé pour des vents de cette direction, nous décidons de faire route directement sur Rethymnon en Crète, distant de 140 milles environ.
Nous partons donc tranquillement dans la matinée, le temps est calme et ensoleillé et le vent faible, la brise attendue se faisant peu sentir, ce sera une alternance de voile et moteur pendant la journée.
En fin d’après-midi, une brise de sud se manifeste, nous ferons alors bonne route au près pendant quelques heures avant de retrouver le grand calme et aussi la houle de travers qui commence à se faire sentir alors que nous arrivons à hauteur du détroit qui sépare Cythère du Péloponnèse.
Ce détroit canalise le vent dominant qui descend le long de la cote ouest du Péloponnèse et crée une houle quasi permanente qui est vraiment désagréable surtout lorsque l’on marche au moteur.
Heureusement, vers 23H, le vent d’Ouest arrive et Algieba s’anime sous grand-voile à 1 ris et génois complet. Avec  10 à 15 nœuds de vent, il file souvent 7 nœuds et la route se fait sous un magnifique clair de lune  jusqu’à 4 heures du matin où le vent mollit et s’arrête, laissant le bateau rouler voiles claquantes.
J’étais en train de dormir quand mon matelot préféré a mis le moteur en route, lever rapide et affalage des voiles avant de reprendre le dernier quart et poursuivre la route au moteur.


Au petit matin, les côtes de Crète sont en vue et le lever de soleil est particulièrement spectaculaire, celui-ci filtrant parmi les gros nuages orageux, créant des figures  fantasmagoriques. Ces nuages s’amassent de façon inquiétante à certains endroits, les énormes masses noires affleurant au niveau de la mer. Par chance, nous arrivons toujours à passer à côté !
Rethymnon présente un ciel plus clair lorsque nous arrivons en milieu de journée, alors que le ciel est d’un noir d’encre vers l’Ouest. Nous amarrons Algieba au quai, déjeûnons et prenons un peu de repos. C’est samedi, la marina est publique et les bureaux sont fermés … Nous verrons lundi …

Samedi  21 septembre au mardi 8 octobre – RETHYMNON

Ce sera une longue escale dans cette jolie ville de Rethymnon. Nous ne sommes pas pressés et ce sera l’occasion de redécouvrir les rues étroites et les maisons anciennes typiques, à l’architecture influencée par les Vénitiens et aussi les Turcs, longtemps occupants de la ville.
Les touristes sont encore très nombreux en cette saison et la plage voisine où nous prenons notre bain quotidien est encore très fréquentée.
Une ballade dans la vallée d’Amari sera aussi au programme. Une bien belle région que cette grande vallée qui s’étend au sud-est de Rethymnon et va jusqu’à quelques kilomètres de la côte sud. Que de petits villages charmants et de jolis paysages dans un environnement très montagneux, le mont Kedros culminant à 1777 mètres.
Nous aurons aussi un sérieux épisode de meltem durant notre séjour, la mer était énorme et passait par-dessus le mur de protection près de la forteresse . Heureusement, nous étions bien à l’abri à l’intérieur de la petite marina.
Nous faisons la connaissance de Baudoin et Agita, sympathique couple Hollandais voyageant sur « Le Canard », une petite goelette de 10 mètres prolongée par un énorme bout-dehors.
La météo est optimiste pour les 2 jours à venir, aussi nous décidons-nous à partir car nous attendons une visite de nos amis Bainsois , Marc et Annie qui arrivent le 14.

Mercredi 9 octobre – Rethymnon – Anse de Mesarios  (île de Dhia)  - 39 milles

Le temps est calme ce matin, il subsiste un petit peu de houle levée par le fort vent des jours précédents mais elle s’estompe rapidement. Le vent, d’abord au sud-est de 6/7 nœuds, nous autorise à faire un peu de voile au près mais cela sera de courte durée, la pétole nous obligeant à mettre le teuf-teuf en route.
  Petit à petit le vent tourne à l’ouest, devenant portant, nous remettons à la voile et le reste de la navigation se fera tranquillement. « Le Canard » nous précède et arrivera bien avant nous grâce au moteur.
L’île de Dhia est un gros caillou posé sur l’eau en face de Héraklion, il y a très peu de végétation, c’est un univers minéral et le royaume de petits rapaces qui nichent dans les rochers . La minuscule crique où nous pénétrons dans l’après-midi est déjà occupée par 3 bateaux dont « Le Canard », ils prennent pratiquement toute la place et nous devons nous y reprendre à plusieurs fois pour trouver un bon emplacement, guidés par Baudoin équipé de masque et tuba …
L’ancre est finalement mouillée par 2,50m sur un fond de sable et seulement une douzaine de mètres de chaîne, la nuit sera fort calme heureusement.

Jeudi 10 octobre – Ile de Dhia – Agios Nikolaos – 40 milles

7 H 30 … Et c’est parti pour la dernière navigation de la saison ! Temps calme, pas une ride sur l’eau et encore un joli lever de soleil. L’lîe de Dhia s’éloigne doucement dans le sillage d’Algieba ,malheureusement  le vent est aux abonnés absents jusque vers 11 heures où une petite brise se manifeste. Elle sera de courte durée et le ronronnement du Volvo se fait de nouveau entendre …
Vers 13 h, la vraie brise commence à arriver de Nord-Ouest et forcit petit à petit jusqu’à atteindre force 5, Algieba fonce alors au vent arrière vers la marina de Agios Nikolaos qui sera atteinte dans l’après-midi.
Nous avions prévenu la marina de notre arrivée mais surprise … il n’y a plus de place sur les pontons !         
Nous constatons une fois encore la bonne organisation de cette marina ! Ils sont débordés…  On nous accorde royalement une place le long du brise-lames, loin de tout et exposés au vent.
Nous prions le ciel qu’il n’y ait pas un coup de vent de sud car nous serions copieusement arrosés …

A partir du 11 octobre – Agios Nikolaos

Visite aux port police, formalités à la marina et décision de sortir le bateau très rapidement afin d’éviter toute déconvenue. La sortie du bateau implique le paiement d’une taxe de …  0,88 euros ! Nous devons faire la queue à la perception pour acquitter ce montant fabuleux … Ah l’administration Grecque !
Le lundi 14 arrive rapidement, nous avons loué une voiture afin d’aller chercher Marc et Annie à l’aéroport de Héraklion le soir.
Nous sommes heureux de les retrouver et de leur faire découvrir cette jolie île, les projets de visite sont établis pour les 10 prochains jours qu’ils vont passer ici.

Pendant ces 10 jours, le beau temps a règné et nous avons pu ensemble parcourir les régions montagneuses, visiter les petits villages perdus dans la montagne et aussi les régions côtières.
Quelques sites archéologiques bien sûr dont le palais Minoen de Knossos que nous visitions pour la troisième fois !
Rethymnon, le monastère d’Arkadi furent aussi au programme ainsi que le plateau de Lassithi, celui de Katharo et aussi Zachros, situé à l’extrême Est de la Crète. Ce fut l’occasion pour nous aussi de découvrir les paysages minéraux  et très arides de cette région.
Marc et Annie  ont pu aussi goûter aux joies du bain matinal sur la petite plage près de la marina.
Nous pensons que ce séjour leur a bien plu et pour nous aussi, ce furent des vacances !
Maintenant au travail … la sortie du bateau s’est effectuée par temps calme et Algieba se trouve maintenant sur son ber, il y restera pendant 5 mois. Les travaux de décapage de la coque ont commencé, une liste importante de petits travaux d’entretien nous attend.
Le beau temps se maintient toujours et nous autorise les ballades et les bains …
Ci-dessous quelques photos de nos ballades avec Marc et Annie




























































mercredi 18 septembre 2013

De Thassos au Péloponèse



Lundi 19 août     – Limenas Thassos – Sykias  via Sarti  - 72 milles

Départ à 6h30 ce matin car la route va être longue. Nous nous sommes fixés comme but un petit port de pêche près de Sarti dans le golfe de Singitikos en Chalcidique. Ce port nous a été indiqué par Jean-Claude qui y est allé il y a peu de temps.
Le vent est portant mais pas assez fort pour avoir une vitesse suffisante, il y a des milles à faire et nous sommes obligés d’avoir recours au moteur …
Une fois débordée la pointe sud de Thassos, la mer est agitée et nous subissons une bonne houle de travers, pas très agréable.
Au passage du mont Athos, le vent fraîchit à 25 nœuds et ce grand cap est franchi à toute vitesse, tandis que nous recevons les vagues de l’arrière.
En pénétrant dans le Singitikos Kolpos, le vent change de sens mais faiblit considérablement … donc moteur de nouveau, jusqu’à l’arrivée à Sarti. Nous pénétrons dans le port de pêche vers 18h30 et constatons qu’il est plein à craquer, 3 gros chalutiers occupent le quai et l’espace restant est destiné à un quatrième qui doit arriver sous peu.
Nous ressortons donc et décidons d’aller tenter notre chance à Sikias, 4 milles au sud, il existe un petit môle derrière lequel on peut s’abriter. Le problème est que nous nous trouvons sur une côte exposée au vent de Nord-est prévu à force 5  la nuit prochaine, les mouillages sont tous mal exposés !
A Sikias, 2 voiliers sont amarrés derrière un minuscule môle ainsi qu’un petit bateau de pêche, il reste une place … Super ! L’ancre est mouillée en faisant attention de ne pas se mélanger à tout le fatras de bouts et de chaînes qui traînent au fond …
Une fois installés au quai, s’ensuit une longue palabre entre le pêcheur et les occupants des 3 voilliers dont nous. Il ne parle pas Anglais mais essaie de nous expliquer quelque chose. Nous finissons par comprendre que 3 bateaux de pêche vont arriver et que c’est leur place, les 3 voiliers doivent donc dégager … Pour aller où ?
Eh bien au mouillage à côté ! mal exposé mais selon les pêcheurs, de bonne tenue, et puis selon eux le vent n’arriverait qu’en fin de nuit et moins fort que prévu.
Nous décidons donc  de mouiller à côté car bien fatigués et la nuit approche ! Et les pêcheurs avaient raison, la majeure partie de la nuit fut tranquille, le vent ne se levant que vers 5 heures du matin. Nous avons pu finir la nuit, dansant dans un bon clapot au petit déjeûner mais supportable.

Mardi 20 août – Sikias – Pirgadhikia – 26,5 milles

C’est au près que nous quittons le mouillage de Sikias, cela marche bien dans un vent à force 4 maintenant. Nous tirons plusieurs bords en remontant vers le fond du golfe puis le vent faiblit et finit par venir au sud, donc portant.
Nous laissons aller à petite vitesse sur une mer calme et atteignons Pirkadhikia en début d’après-midi, un grand ponton flottant ferme le port, pas un voilier, il y a toute la place que l’on veut …
Le village est perché sur la colline au dessus du port mais les tavernas et commerces sont en bas.
L’endroit est très calme et nous y passerons 2 jours tranquilles.

Les installations portuaires par contre sont complètement dégradées, le grand ponton est brisé en plusieurs endroits laissant se hérisser de gros fers à béton. Les passerelles sont cassées et il faut parfois faire de l’acrobatie pour rejoindre la terre !
Le quai principal est pourtant bordé par une belle esplanade …. Pour combien de temps ?

Jeudi 22 août – Pirkadhikia – île de Diaporos – 8,5 milles

Le vent se fait sentir ce matin, il est prévu force 4 de Nord-Est. Cependant, au sortir du port, la mer est parsemée de moutons blancs, le vent forcit et dépasse bientôt les 20 nœuds puis 25 … La mer se forme et les vagues viennent de travers, faisant rouler Algieba qui est sous génois seul à 2 ris.
La route n’est pas longue et nous arrivons rapidement à l’entrée de la passe qui permet d’accéder au côté ouest de l’île de Diaporos. De nombreux récifs sont présents dans les parages et il faut négocier ce passage avec prudence, heureusement, l’îlot de Ambelisi offre sa protection et la mer est plus calme, cela facilite les choses.
Une fois derrière Diaporos, la mer est plate et nous choisissons un mouillage tranquille.
Ici, la baignade est de rigueur, les nuits sont tranquilles et le paysage est magnifique … mer turquoise parsemée d’îlots,  collines boisées de pins maritimes au vert tendre. Le seul problème, c’est que le ravitaillement est loin, il faut faire ses courses au village de Panayia, à 3 milles de là.

Samedi 24 août – Diaporos – Porto Koufo  - 33 milles

Aujourd’hui, c’est le calme plat. Pas une ride sur l’eau quand nous franchissons la passe sud de Diaporos et un soleil déjà vaillant.
Ensuite, un petit vent de nord-est nous pousse à la vitesse de 2,5 nœuds, autant dire que nous avons le temps d’admirer le paysage… Ce petit vent se transfome bientôt en une gentille brisette de sud de 6 à 7 nœuds, nous naviguons alors au près en tirant des bords le long de la péninsule de Sintonia. 
Algieba est plus à l’aise et nous filons un bon petit train en rasant parfois la côte faite de jolies petites plages entrecoupées de pointes rocheuses impressionnantes.
La baie fermée de Porto Koufo est atteinte dans l’après-midi et l’ancre est mouillée sur un haut-fond de sable, le mouillage principal étant très petit et encombré et le reste de la baie est très profond.

Lundi 26 août – Porto Koufo – Skopelos  ( Sporades du nord) - 52 milles

Le temps est calme quand nous levons l’ancre vers 7 heures ce matin. La navigation se fait en alternance à la voile et au moteur. Dans l’après-midi , alors que nous naviguons tranquillement à la voile, de grands ploufs nous font sursauter, nous venons de heurter une grosse tortue qui faisait la sieste à la surface de l’eau. Heureusement, nous marchions doucement mais le réveil précipité l’a fait se débattre à grands coups de nageoires.
Skopelos est atteint en fin d’après-midi et nous nous amarrons au quai que nous connaissons déjà.

Mardi 27 août et mercredi 28 août – Skopelos

Skopelos sera cette fois une escale technique. Changement des batteries de service et pleins de gas-oil  et d’eau ainsi que nettoyage du bateau sont au programme.
Les batteries n’ont même pas 3 ans mais montrent des signes de faiblesse de plus en plus marqués et le frigo coupe à la fin de nuit. Elles ne tiennent plus la charge et doivent être remplacées, ce sera fait dès le lendemain matin.

Jeudi 29 août – Skopelos – Linaria (île de Skyros) – 43 milles

Hier au soir, la météo annonçait du force 6 voire 7 sur notre route aussi avions-nous décidé de partir vendredi. Cependant, à la lecture du dernier bulletin ce matin, ce n’est plus que du 5 à 6, aussi décidons-nous de partir sur le champ.
A 10 heures, tout est prêt et nous appareillons sans problème, le cap est mis sur Skyros par un vent de force 4. Celui-ci se renforcera peu à peu pour atteindre la force 6 pendant 2 à 3 heures. Nous en profitons pour faire bonne route sur une mer pas trop agitée, protégée par les nombreuses îles.
Quand nous quittons la protection des îles, la mer se fait plus remuante et par instants, le roulis se fait sentir désagréablement.
Algieba avale quand même de la route et vers 15 heures nous commençons à longer l’île de Skyros et vers 17 heures, la petite passe de Diavolou …. est franchie sans encombres. Cette passe étroite et peu profonde sépare Skyros d’un gros ilôt et nous permet de gagner 4 milles.
Le minuscule port de Linaria se présente peu après et nous trouvons une place au quai où l’on rentre au chausse-pieds ! Il n’y a de la place que pour 6 ou 7 bateaux de plaisance, c’est tout de suite plein !

Vendredi 30 août au Lundi 2 septembre – Linaria

Linaria est un tout petit village qui vit au rythme des arrivées et départs du ferry qui dessert Kymi sur l’île d’Eubée et les Sporades. Ce ferry ( le Achilleas )appartient à une compagnie de l’île et annonce son arrivée au son  d’une musique de Richard Strauss reproduite par d’énormes haut-parleurs ! Irréel !
En dehors de ces allées et venues, c’est très calme, il y a beaucoup de potagers et de basse-cours.
Nous empruntons le bus pour nous rendre à Chora Skyros qui est la capitale de l’île. Le village est très joli, perché sur une colline avec ses maisons blanches et ses ruelles tortueuses …

Un classique en Grèce ! Encore une fois, nous avons failli nous perdre.
En passant devant une vitrine, nous remarquons une affiche dont vous pouvez voir la photo, nous apprendrons qu’il s’agit du « Vent de la colère », une polémique qui oppose le clergé et la population. Le clergé, qui est propriétaire d’une grande partie des terrains en zone montagneuse, s’est mis en cheville avec de gros industriels et ils ont conçu un projet de construction du plus grand parc éolien d’Europe, au grand dam des habitants qui n’en veulent pas !
Le lendemain nous louons (cher) un scooter au quidam qui est à la fois chef de port, loueur de scooters, plongeur, ramasseur de poubelles etc … Nous avons fait quasiment le tour de l’île qui est restée très sauvage, les paysages desséchés du sud et de l’est contrastant avec ceux du Nord -ouest très verts, les forêts de pins en étant la dominante et les petites criques charmantes.
Nous avons pu voir une marina construite sur les directives des technocrates de Bruxelles, sur la côte Est battue par le vent, dans un endroit inaccessible entouré de plateaux rocheux où la mer brise avec fracas ! Bien entendu elle est complètement vide et à l’abandon !!!
En fin de journée de lundi, nous quittons le port pour aller au mouillage un peu plus loin car nous avons l’intention de partir tôt.

Mardi 3 septembre – Linaria – Batsi – île de Andros -65 milles

3 heures du matin, nuit noire sans lune, l’ancre est dérapée … La sortie de cette grande baie ne présente pas de difficultés, il faut seulement veiller à ne pas se rapprocher de quelques cailloux mais la lumière bienveillante d’un petit phare nous guide sur la bonne route.
Tout de suite, nous mettons à la voile, un petit vent portant se faisant sentir, il augmentera un peu au long de la journée et, le petit courant aidant, nous ferons pratiquement tout à la voile.
Le « Kafireas straights » ou Détroit de Doro qui sépare Eubée de Andros a mauvaise réputation en cas de vent fort, aujourd’hui, c’est tout bon, vent et courant dans le même sens.
Nous voyons plusieurs fois des bandes de thons chassant à la surface et faisant parfois des sauts spectaculaires.
Batsi est atteint en fin d’après-midi, le port est tout petit, je pensais avoir une place le long d’un petit quai mais 2 bateaux occupent déjà les lieux.
Nous devons donc nous mettre cul au quai principal orienté plein nord, c’est de là que doit venir le vent fort prévu demain et cela ne me plaît guère mais nous n’avons pas le choix. Nous allons planter notre ancre très loin, près de 70 mètres de ligne de mouillage, parés à affronter le vent qui descendra des collines.
En attendant, nous allons faire une promenade dans ce petit village charmant, parcourant les ruelles ombragées et fraîches, admirant les jolis jardins bordés de murets de pierre. Une belle plage forme un arc de cercle et attire les vacanciers.

Mercredi 4 septembre au Jeudi 5 septembre – Batsi

En fin de nuit, les prévisions météo se concrétisent, un clapot nous avertit que le meltem arrive et commence a siffler dans les haubans. Il se  renforce en milieu de matinée, les rafales descendent rageusement de la colline. Le clapot grossit, les vagues explosent contre le quai ... Notre voisin de gauche un Bavaria 45 vient se vautrer sur nous et va contre le quai, il sera obligé de quitter la place rapidement. Le voisin de droite, un Pogo 10,50 en fera autant peu après .... Algieba tient le  coup mais nous ne sommes pas très tranquilles, cependant, le vent baissera d'un ton l'après- midi avant de se calmer le soir.
L'alternateur du moteur ayant montré des signes de faiblesse, je décide de faire des essais dans l'après- midi et je finis par constater la panne ... il nous faut le réparer rapidement sous peine d'avoir des problèmes avec la batterie moteur (et guindeau) qui ne recharge plus.
Nous allons demander a un jeune Egyptien a bord d'un bateau de pêche s'il connaît un dépanneur, il ne parle pas Anglais mais comprend et téléphone aussitôt a un spécialiste de l'électricité auto.
Celui-ci arrive quelques minutes plus tard, démonte l'aternateur et l'emmène à son atelier, il nous promet la réparation pour le lendemain, nous espérons car un coup de vent encore plus fort est annoncé pour Samedi et nous voulons dégager de ce coin.
Le lendemain matin notre brave mécano arrive et nous apprend qu'une pièce est à remplacer, il l'a commandée a Athènes et l'attend au ferry du soir ... Bon, une journée de perdue mais il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur et nous profiterons de cette belle journée pour faire un grand tour des environs dans les chemins serpentant sur les collines pelées, jouissant de vues sur mer magnifiques.

Vendredi 6 septembre - Batsi - Cap Sounion - 39 milles

Eh oui, encore une année de plus aujourd'hui pour votre serviteur ... J'espère que la chance sera avec nous.  A 10 heures, la vieille guimbarde du mécano arrive, l'alternateur est réparé, remonté en un quart d'heure et a 10h45, nous larguons les amarres... Bon travail !

Le vent étant très faible, c'est la plupart du temps au moteur que nous effectuerons les 39 milles nous séparant du cap Sounion. Il y a là un mouillage sûr pour la nuit dans un joli cadre, la baie étant dominée par les ruines du temple de Poseidon datant du 5e siècle et très bien conservé.

Samedi 7 septembre - Cap Sounion - Ermioni ( Péloponnèse ) 42 milles

Aujourd’hui, c’est encore la pétole et de nouveau, c’est le moteur qui va faire l’essentiel du travail. Après un magnifique lever de soleil, le temps devient gris et orageux, cela fait très longtemps que nous n’avons vu de nuages …
Ermioni possède 2 emplacements pour les bateaux, nous choisissons le côté nord où il ya un petit bassin intérieur. Nous sommes en tout début d’après-midi et il y a de la place dans ce bassin, nous nous y amarrons en prenant soin de larguer une bonne longueur de chaîne.
Nous sommes séduits par ce village d’aspect très riant, sis sur une péninsule parmi les pinèdes. Maisons blanches, jardins fleuris, pins vert tendre et mer bleue, tout y est ! De plus, c’est très vivant et animé…


Dimanche 8 septembre au mardi 10 septembre - Ermioni

Un dimanche calme et très ensoleillé qui nous a permis de goûter au charme de cet endroit. Le lundi matin, le vent est passé au nord et souffle en rafales depuis les collines environnantes.
2 bateaux de loc qui n’ont pas mouillé suffisamment long se mettent en travers et poussent les autres, c’est le bazar ! mais tout le monde s’entraide à mettre des amarres et porter des ancres …. Algieba, lui,est bien croché et nous sommes tranquilles.
Dans la fin d’après-midi, une bonne  brise de sud a pris le relais, de nombreux bateaux de loc arrivent et certains entreprennent de se mettre au quai sud  où ils ont toutes les peines du monde à s’amarrer et où ils font la danse de Saint Guy ! Cet épisode de vent se calmera rapidement laissant place à un temps plus calme …

Nous avons fait la rencontre d’ un couple de Suisses sympas voyageant sur un super-maramu vieux de 20 ans. Willie et Malia  démarrent leur voyage et ont des projets de tour du monde.


Mercredi 11 septembre – Ermioni – Porto Heli – 17 milles

Petite navigation sympa à la voile par vent de travers de 8/10 nœuds entre les îles et les îlots . En arrivant sur l’île de Spetsai,  notre cap tend au Nord-Ouest et de ce fait, le vent devient portant en forcissant un peu à 12/14 nœuds et nous pousse vers la grande baie de Porto Heli.
 Le chenal d’entrée long de 1,5 milles est embouqué et nous continuons à la voile jusqu’au  lieu de mouillage, par 4 mètres de fond de sable. Ce mouillage est sûr et pratique, et nous ne sommes pas loin du village où l’on trouve à peu près tout.

Jeudi 12 septembre au vendredi 13 septembre – Porto Heli

Nous connaissons déJà Porto Heli pour y être passés il y a 2 ans. Par contre le nombre de bateaux sur corps-morts dans la baie a considérablement augmenté, on compte maintenant une centaine de voiliers! C’est trop …  la baie est envahie et perd de son charme, victime de son succès.
La dernière nuit sera un peu mouvementée, un vent de force 5 s’installe pour plusieurs heures, Algieba tourne et vire autour de son ancre et une perfide houle nous chahute un peu.

Samedi 14 septembre – Porto Heli – Plaka – 17 milles

Nous poursuivons notre route vers le sud.
Ce matin, le vent de la nuit est encore bien présent, dès que nous sortons du chenal, c’est 15 nœuds au près serré car il faut doubler un îlot qui se dresse sur notre route. La mer est bien formée et les vagues explosent contre la coque mais Algieba marche bien.
Après avoir doublé l’îlot, nous pouvons abattre et la navigation devient plus cool. Ce jusqu’à 3 milles du but où le vent cesse complètement. En tout début d’après-midi, nous faisons notre entrée dans le modeste port de Plaka au pied d’imposantes montagnes lui aussi déjà connu .

Dimanche 15 septembre au mercredi 18 septembre – Plaka


Nous aimons bien ce petit coin avec sa plaine fertile et très cultivée qui s’étend au pied des montagnes.
Le temps qui était très beau change brusquement le lundi avec une forte chute du baromètre. Nous étions jusque là sur notre ancre mais comme il y a moins de bateaux, nous remettons Algieba le long du quai.
Bien nous en a pris car dans l’après-midi, de violentes bourrasques se sont abattues sur le pays, la mer était parsemée de trombes se déplaçant à grande vitesse et arrachant l’eau.
Le vent n’arrêtait pas de tourner … Soudain, une bourrasque encore plus forte que les autres, un grand bruit, c’est la capote qui a été arrachée, les boucles métalliques des sangles la retenant vers l’arrière ont cassé. Elle est très abimée, déchirée en de nombreux endroits. Certes, elle était en fin de carrière mais il nous faut la rafistoler pour terminer la saison, nous nous y emploierons toute la matinée du mardi avec fil et aiguilles …
2 supports de panneaux solaires en cornière d’alu se sont tordus et une fixation du portique a sauté.
A un moment, un bidon bleu de 100 litres chargé de matériel de pêche fait toute la longueur du quai à toute vitesse, il termine sa course dans la jambe d’un skipper professionnel Anglais qui devra aller à l’hôpital pour soigner un énorme hématome.
En 42 ans de navigation dans le secteur, il n’a jamais vu cela ! Dans les tavernas environnantes, il y a nombre de tables et chaises cassées.
En début de soirée, un bateau de loc avec skipper arrive, 8 personnes à bord. Il n’y a plus de place sur le petit quai et personne ne veut les prendre à couple. Nous nous dévouons et prenons ce gros Bavaria 44 sur nous… Nous ne le regretterons pas car les jeunes à bord (de plusieurs nationalités) étaient très sympas et corrects, de même que les skippers.
Nous allons maintenant poursuivre notre route vers le sud en guettant la météo qui n'est vraiment pas sûre en ce moment.