mercredi 19 juin 2013

De Ikaria à Chios en passant par Lesbos



Lundi 27 mai au Mercredi 29 mai : Ikaria

Quelle jolie île que Ikaria, contrastant étonnamment avec les îles des Cyclades. Ici, les maisons sont nichées dans la verdure, entourées de petits jardins prospères. Du haut des falaises, les perspectives sur la mer Egée sont superbes, pour l’instant elle est calme.
Le port est assez remuant et Algieba est toujours en mouvement même par temps calme …
Le mardi, c’est de nouveau une promenade en scooter qui nous emmène vers l’ouest de l’île où nous découvrons une nature sauvage, paysage de roches, de profonds ravins, de forêts de sapins 
avec un habitat très disséminé.Les routes sont extrêmement sinueuses et souvent en mauvais état, elles nous permettent cependant de visiter de petits villages isolés. Les gens sont aussi très gentils.
Un gros coup de vent de sud est encore annoncé pour le mercredi, d’ailleurs le ciel se voile en fin d’après-midi. Nous avons mis de grosses défenses car nous risquons d’être plaqués contre le quai.
 Vers 4 heures le mercredi matin, le festival commence, nous sommes réveillés par le vent qui augmente, dévalant les montagnes en hurlant. Il y a beaucoup de bruit et nous sommes secoués par un gros clapot qui réussit à entrer dans le bassin.
En début de matinée, les rafales sont à 45 nœuds et un pêcheur nous dit que le vent va encore forcir, il nous conseille de porter une amarre de l’autre côté du bassin (il faut au moins 50 mètres) et comment faire ?
La solution du pêcheur : de l’autre côté du bassin, attacher l’amarre à un pare-batts qui, poussé par le vent, l’emmènera jusqu’au bateau … Astucieux !
Le catamaran Australien qui est devant nous en fait autant mais leur pare-batts n’avance pas tandis que le nôtre s’approche de Algieba. L’Australien se jette alors à l’eau et ramène son amarre à la nage, au passage, il récupère aussi la nôtre.
Je souque ferme cette amarre à l’aide du winch, nous sommes ainsi plus écartés du quai et moins écrasés sur celui-ci lors des violentes rafales.
Le ciel est complètement voilé, c’est du sable rouge en suspension, nous en avons plein le bateau …
Cela ne se calmera qu’en fin de journée.

Jeudi 30 mai – Edvilos – Chios (île de Chios) – 47 milles

Après la tempête, c’est le petit temps, la mer est  houleuse et le vent de 3 bf de nord . Nous tirons un bon bord de près avant que le vent ne faiblisse et nous oblige à mettre le moteur en route pour un bon moment.
Puis le vent passe au sud et augmente petit à petit. Nous remettons à la voile au vent arrière et avançons bien jusqu’à la « marina » délabrée de Chios que nous connaissons bien.
Surprise, les vieux ferries qui pourrissaient là ont été enlevés, libérant totalement le long quai qui est occupé par une bonne quinzaine de voiliers de passage.
Il est vrai que cette marina est à vendre… Elle va probablement être rachetée par les Turcs.
Cependant, un Hollandais que nous avons déjà rencontré nous dit que Chios ne veut pas vendre cette marina, surtout aux Turcs !


31 mai au 3 juin – Chios

C’est avec plaisir que nous retrouvons cette ville de Chios que nous aimons beaucoup, la vie y est trépidante ( et aussi pétaradante parfois) mais c’est une ville attachante.

Mardi 4 juin – Chios – Mandraki ( île de Enousses ) – 9 milles

C’est une brève navigation dans le tout petit temps, le vent ne se manifeste qu’à proximité de Enousses . Nous nous amarrons au petit quai mal fait et mal exposé, nous devons mettre tous les gros pare-batts pour protéger Algieba . Il y a un bon clapot dans ce petit port, il se calmera le soir heureusement.
Cette île que nous connaissons déjà est charmante, nous prenons plaisir à flâner dans le village.

Mercredi  5 juin – Mandraki – Mytilene – 47 milles

Au petit matin, le vent est au sud pour 15 à 16 nds , nous partons vers 7h15 et empruntons la passe entre Chios et Enousses  où il faut faire attention car il y a des hauts-fonds repérables à la couleur de l’eau. Algieba marche bien au vent arrière.
A la sortie de la passe, le vent vient sud-Est, nous faisons un cap Nord-est, si bien que nous recevons le vent par le travers. Ce vent forcit à 25 nœuds et Algieba file 8 à 9 nœuds tout dessus vers Mytilene.
Mais les meilleures choses ont une fin et au bout de 3  heures, le vent cesse soudainement, je ne sais plus de quelle direction il vient… Nous mettons alors le Volvo en route pendant 2 heures environ puis le vent revient, de Sud-ouest cette fois, il augmente progressivement jusqu’à 16/17 nds  et nous pousse gentiment.
A l’entrée du port, j’appelle la marina à la VHF, c’est Anastasia qui me répond, ils nous attendent. Nous retrouvons avec plaisir Anastasia et Nico, l’un des marineros…

Jeudi  6 juin au Lundi 10 juin -  Mytilene


Nous avons prévu de passer quelques jours à Mytilene pour visiter quelques amis que nous avons connus lors de notre séjour hivernal de 2011-2012. Nous savions déjà que nous n’allions pas voir Mosco et Pascale partis en Belgique.
Nous avons revu avec plaisir Anastasia et ses collègues de la marina ainsi que les marineros toujours aussi sympas.
Nous avons pu passer quelques moments avec Lydia et Giorgos ainsi qu’avec Marie et Mélissa. Bien sûr, nous n’avons pas manqué de voir la copine Thula ainsi que Johanna qui tient toujours son magasin d’électronique.
Un des grands sujets de conversation est le paiement des impôts et taxes de toutes sortes que les Grecs doivent règler … Ces impôts sont fractionnés en plusieurs traites, ils appellent cela les « doses ».
Sinon, Mytilène n’a guère changé, toujours aussi vivante et agréable.
Nous serions restés un peu plus longtemps mais la météo est en train de changer en début de semaine, du mauvais temps est prévu bientôt sur Limnos où nous voulons aller. Nous décidons de profiter d’un créneau et préparons une nav de nuit avec départ mardi soir.

Mardi  11 juin – Mytilène – Marmaro (île de Chios) – 45 milles

Le mardi matin, à la lecture du bulletin météo, je déchante car le mauvais temps arrive plus vite que prévu, des vents de 40 nœuds et des orages sont prévus sur Limnos dès la nuit prochaine ! Et après, cela doit continuer …
Nous renonçons à Limnos mais ne voulons pas rester à la marina car un salon-exposition est organisé, avec beaucoup de bruit en perspective.
Nous décidons donc de partir sur le champ pour Chios où nous serons tranquilles.
Malheureusement peu de vent dans le coin et une nav en grande partie au moteur, nous trouverons du vent (de face) pas très loin de Marmaro sur la côte nord de Chios et devrons batailler dans les moutons avant de gagner la baie de Marmaro où nous trouverons une place au petit quai, il n’y a là qu’un seul bateau .
Ce petit port, situé au fond d’une vallée verdoyante est très mignon, dommage que nous ne puissions y rester mais le temps est trop incertain et la baie est complètement ouverte au nord… Cela doit remuer par meltem !

Mercredi 12 juin – Marmaro – Marina de Chios – 15 milles

Navigation sous un ciel menaçant, d’énormes nuages noirs son présents sur les montagnes, de grosses gouttes d’eau tombent par instants, nous ne traînons pour regagner la marina de Chios que nous commençons à bien connaître… Nous y attendrons là un moment propice pour sans doute traverser la mer Egée ...
Nous sommes maintenant le 18 juin, dehors le meltem fait rage … Patience, patience !