lundi 27 mai 2013

Une nouvelle saison qui commence



Samedi 4 mai –Dimanche 5 mai : Agios Nikolaos à Ile d’IOS - 101 milles

Le vent du nord bien présent jeudi et vendredi a faibli, nous décidons donc de partir en ce début d’après-midi de samedi et de naviguer de nuit. Nous savons que le vent risque de faire défaut mais c’est cela ou se taper du force 5 à 6 dans le nez et de faire des routes interminables.
Après une dernière visite à nos très chers amis les garde-côtes pour obtenir le tampon ( Cette fois nous devons faire 2 fois le trajet à pied car ils nous réclament les factures de la marina … Le ton monte , ils commencent à nous énerver ceux-là !!!).
Les formalités sont enfin réglées et nous partons par très beau temps en début d’après-midi, le vent est léger mais nous permet de faire route et d’essayer la nouvelle GV qui nous donne satisfaction.
Cependant, ce vent s’estompe assez rapidement et nous devrons faire des alternances voile-moteur. A la tombée de la nuit, c’est le calme plat et le Volvo tourne à petit régime, la nuit est sans lune, le ciel très étoilé mais une brume au ras de la mer nous enlève de la visibilité, le radar est donc mis en route.
Vers 2h30 du matin, le vent se lève, de Nord-ouest, et nous permet de tirer un bon bord de près dans notre cap alors que nous voyons les lumières de Santorin et à 4h30, c’est de nouveau la pétole.
Le soleil se lève alors que nous arrivons au nord de Santorin puis une brise de Nord s’installe et nous oblige à tirer des bords. A l’approche de Ios, nous sommes obligés de remettre le moteur car nous avons le vent à 25 nœuds en plein dans le nez. L’entrée de la passe est une grande faille très profonde dans les roches qui conduit à un petit port bien abrité au pied du vieux village, la Chora. Ce port accueille quand même de très gros ferries et nous nous mettons cul au quai où il y a des pendilles. Première manœuvre ratée … le vent fort de travers ne me laisse pas le temps de prendre correctement la pendille et nous nous retrouvons le long du quai dans une position délicate car difficile d’en ressortir avec le vent qui nous plaque sur le quai !
Heureusement, un jeune Russe venant d’un bateau charter se propose de nous aider et appelle 3 costauds … Tout ce monde pousse Algieba et je réussis à me dégager en marche arrière … ouf ! La 2è manœuvre sera plus académique …
Le bateau des Russes a des problèmes mécaniques, le démarreur ne fonctionne plus, je vais donc à bord avec  mon voltmètre pour contrôler les batteries. Finalement, c’est un relais qui est HS mais ils pourront repartir un peu plus tard.
Bien que fatigués, après un bon repas dans une taverna locale, nous empruntons les jolis escaliers blanchis à la chaux et bordés de magnifiques et énormes géraniums d’un rouge éclatant qui mènent au vieux village, la Chora.
Nous nous contenterons de faire la moitié du chemin avant de redescendre vers le port.

Lundi 6 mai au mardi 7 mai – IOS

 Dans le port de Ios, il y a de nombreux bateaux de location souvent occupés par des équipages masculins en nombre. Nous avons comme voisins une famille Française sympa, ils louent un Dufour 38 qu’ils ont pris à Paros. Le bateau a des problèmes d’enrouleur de génois et ils perdront une journée à attendre la réparation.
Nous, nous ne sommes pas pressés et la journée du lundi sera consacrée à la visite du village. Nous empruntons à nouveau les jolis escaliers et rejoignons cette fois le village.
Il y a une partie très touristique, les ruelles étroites dont les vieilles maisons d’une blancheur éclatante avec des ouvertures bleues sont la plupart du temps des bars, tavernas ou boutiques de souvenirs. Comme à notre habitude, nous allons musarder dans les quartiers plus authentiques, certes un peu moins proprets mais tellement plus intéressants.
Au détour d’une rue, nous admirons le paysage près d’une maison à flanc de colline, une famille Grecque est sur la petite terrasse et nous appelle pour venir goûter quelques pâtisseries locales faites spécialement pour Pâques. Il y a là Theodoros le grand-père, son épouse Maria, sa belle-sœur et le petit-fils Nikolaos  13 ans qui parle un excellent Anglais. Ils sont d’Athenes mais le grand-père est originaire de Ios et ils sont venus passer quelques jours ici à l’occasion de Pâques. Nous passerons un moment agréable en leur compagnie.
Le lendemain, une bonne marche nous conduira au sommet de la colline où les petites chapelles blanches se succèdent et d’où le panorama est magnifique, puis par de jolis chemins jusqu’au site ancien de Skarkos.
Tous les chemins sont bordés de vieux murets faits de pierres magnifiques, quartz, marbre et autres roches rosées. Ils sont empruntés par les chèvres et les moutons, témoins les nombreuses crottes qui parsèment le sol.
Pour l’instant il y a peu de touristes, nous ne rencontrons pour ainsi dire personne.  




Mercredi 8 mai -  Ios – Naxos – 30 milles

Nous quittons Ios dans la matinée après les nombreux coups de tampons apposés sur notre Transit-log , que de formalités ! Nous naviguons au près par vent de Nord-ouest force 3 à 4 avec des intervalles de calme.  Quand nous sommes dans le chenal entre les îles de Paros et Naxos, le vent s’oriente au Nord/ Nord-Est et nous force à tirer des bords puis la pluie fait son apparition alors qu’il nous reste 4 milles à parcourir.
 La navigation se terminera donc sous la pluie qui s’arrête alors que nous entrons dans le port de Naxos. Le marinero nous fait signe et nous donne une place à l’intérieur, cette fois, il nous demande de jeter l’ancre malgré la présence d’une pendille, c’est qu’elle ne doit pas être bien solide ! Nous n’avons qu’une crainte, c’est que l’ancre ne soit prise dans une saloperie qui traîne au fond du port … On verra plus tard, le marinero affirme qu’il n’y aura pas de problèmes…

Jeudi 9 mai au  Samedi 11 mai -   NAXOS

Naxos est une île relativement grande et compte 18188 habitants. Elle est également  réputée comme la plus fertile des Cyclades. C’est aussi une île montagneuse dont le plus haut sommet, le mont Zeus culmine à 1004 mètres.
Chora Naxos est une petite ville sympa construite sur une colline avec en son centre un château Vénitien et un dédale de petites ruelles très étroites blanchies à la chaux ainsi que les maisons. Les Vénitiens vivaient en haut sur la colline et les Grecs en bas. Une église catholique est encore présente sur les hauts. La ville moderne s’étale à l’extérieur vers la plaine.
Sur le petit îlot voisin de Palatia, trône le Portara, imposant portique de marbre qui est un morceau du  temple d’Apollon inachevé. Au pied de Chora Naxos s’étend une vaste plaine côtière fertile où l’on y cultive surtout la pomme de terre, célèbre pour sa qualité. Les cultures de céréales y sont également en grand nombre.
Le samedi, nous louons un scooter pour faire une ballade dans l’île. Nous parcourons la plaine avant de nous élever progressivement, la vue sur la Chora, la plaine, la mer et l’île de Paros est magnifique.
Nous faisons une petite halte pour une promenade dans le petit village typique de Sagri, il est plutôt désert mais très mignon.
La petite route serpente parmi les genêts d’Espagne qui nous envoient des bouffées de parfum et nous arrivons ainsi au village de Chalki. Celui-ci est très coloré mais touristique, une distillerie datant de 1896 fabriquait le Kitron, boisson à base de cédrat particulière à Naxos. Des petites boutiques anciennes (nous voyons le barbier à l’œuvre) et des vieux cafés, tout cela est très poétique !

Nous continuons notre route et c’est Filoti, plus grand village bâti en amphithéâtre au pied du mont Zeus. Sur la petite place, le traditionnel gros platane abrite les tables d’une taverna, les ruelles blanches s’étagent sur la colline.
Alors que nous cherchons notre chemin Une dame nous interpelle, veut nous expliquer( en Grec !) les choses à voir… Elle s’appelle Margarita et finit par nous donner un petit livre traduit en Anglais relatant l’histoire de la région, il a été écrit par son frère Atanasios Kotsakis.
Nous admirons une tour Vénitienne et une jolie église encore ornée des décorations de Pâques. Le scooter grimpe encore quelques lacets et nous arrivons au village de  Apiranthos situé près du mont Fanari. Là encore une multitude de ruelles étroites dans lesquelles nous avons  failli nous perdre. Le retour se fait par de petites routes bordées d’immenses genets  dont la senteur embaume.

Dimanche 12 mai – Naxos – Naoussa (île de Paros) – 10 milles

Finalement, nous n’aurons pas eu de problème pour relever l’ancre … C’est une gentille navigation par petit temps ,vent de sud force 3 au grand largue . Au nord de l’île de Paros, nous slalomons entre les îlots avant d’entrer dans la grande baie (Ormos Naousis) au fond de laquelle se niche le petit village de Naoussa et son port.
Bonne surprise,  c’ est gratuit, le port est équipé mais non géré car il y a un conflit entre la municipalité et les autorités maritimes, donc personne ne s’occupe du port.  L’eau et l’électricité sont fournis mais il y a des pendilles manquantes.
 Naoussa  était autrefois un hameau de pêcheurs et est devenue une grande station balnéaire toute blanche.


Lundi 13 mai au  Mercredi 15 mai  - Naoussa

Le mardi, nous prenons le bus pour nous rendre à Paroikia qui est la capitale de l’île. Paros compte 13000 habitants et la ville de Paroikia environ 4500. L’agglomération s’étale au fond d’une grande baie et la vieille ville est typique avec toujours le labyrinthe des ruelles étroites et blanches. La plus grande église des Cyclades est ici, c’est l’église aux cent portes qui fut construite en 326. Nous sommes allés la visiter, il s’agit effectivement d’une construction imposante composée en fait de 3 églises, l’intérieur est très beau et très riche.
Dans les arrières, nous nous sommes arrêtés dans un petit   « cafeneion » pour y boire un café. Un homme nous adresse la parole dans un parfait Français, c’est Nikos, un Athénien ayant fui la capitale pour venir habiter à Paros. Il est en compagnie de Sofia, son épouse.
Nous parlons de beaucoup de choses puis nous nous quittons … Un peu plus tard, près du port, une voiture nous klaxonne, Nikos et Sofia nous proposent de nous reconduire à Naoussa car leur maison n’en est pas très loin. Nous acceptons et les invitons ensuite à bord d’Algieba … En nous quittant, ils nous invitent le lendemain à leur maison.
Le lendemain, Nikos vient nous chercher au port et nous conduit par des chemins jusqu’à une jolie petite maison qui domine le détroit entre Naxos et Paros, la vue sur Naxos et les îlots environnants est superbe .
Nous passerons là un agréable après-midi à la terrasse, dégustant un excellent « Pasticcio » préparé par la maîtresse de maison. Nikos est un ancien professeur de sciences économiques et nous avons d’excellents sujets de conversation !
Ils sont heureux sur leur île en compagnie des 5 chiens et 9 chats … loin d’Athènes et de ses convulsions.


Jeudi 16 Mai – Naoussa – Ermoupolis ( île de Syros ) -  26 milles

C’est par un temps gris et un léger vent de Sud que nous quittons le gentil port de Naoussa et mettons le cap au Nord-ouest sur l’île de Syros. Nous marchons tranquillement à la voile avec vent de travers, celui-ci augmente au fur à mesure pour atteindre force 4  à 5 en fin de parcours.
Nous nous faufilons entre Syros et les petits îlots avant d’entrer dans une grande baie orientée à l’Est, au fond de laquelle se situe le grand port d’Ermoupolis .
Il y a de grandes installations portuaires et nous cherchons la « marina » située au fond du port, à l’opposé du quai public
.
La « marina » est, comme à l’accoutumée, sans suivi et sans entretien, plus rien ne fonctionne, il n’y ni eau ni électricité, on se met où l’on trouve de la place, c’est anarchique … Nous sommes à 3 kms du centre ville mais un bus gratuit nous y emmène.

Vendredi 17 mai au  Samedi 18 mai -  Ermoupolis

Ermoupolis est la capitale administative des Cyclades, son passé fut prospère à l’époque des Vénitiens et, plus récemment du temps de la marine à vapeur. C’était une importante escale de ravitaillement en charbon pour les vapeurs qui ne pouvaient effectuer de longues traversées, parallèlement, d’importants chantiers navals se sont développés.
Aujourd’hui, Ermoupolis est une très belle ville avec de magnifiques édifices et constructions de marbre. Fontaines, kiosques, balcons, escaliers, trottoirs d’un pur marbre blanc du plus bel effet …  Elle compte 13000 habitants et se divise en 2 quartiers situés chacun sur une colline, le quartier orthodoxe Vrodado avec en son sommet une très belle cathédrale orthodoxe et l’ancien quartier catholique, Ano Syros qui date de l’époque médiévale, lui aussi dominé par une l’imposante cathédrale St Georges.
Ano Syros est particulièrement pittoresque avec ses ruelles moyenâgeuses.
Le reste de la ville est le quartier commercial avec le port de commerce, le port public et ses tavernas ,ses rues pavées de marbre et le port de pêche.



Dimanche 19 mai – Ermoupolis – Tinos (île de Tinos)  - 13 milles

Peu de vent aujourd’hui, et après avoir musardé un peu à la voile, c’est le moteur qui est sollicité pour nous emmener jusqu’au petit port de Tinos . Nous jetons l’ancre et nous amarrons cul au quai  du port public, nous y retrouvons Dam’Marine qui revient de Mykonos, l’île voisine.

Lundi 20 mai au mardi 21 mai

Ici à Chora Tinos, c’est un important lieu de pèlerinage, une longue rue monte jusqu’à l’imposante église Panagia Evangelistria  construite en mémoire d’un « miracle » qui a permis de retrouver une icône sacrée de la Sainte Vierge en 1822.
Les pèlerins (surtout les pèlerines !) montent la rue à genoux sur des moquettes couvrant les trottoirs et vont baiser l’icône sacrée en fondant en larmes.
L’autre rue parallèle est réservée aux « marchands du temple » … Boutiques d’icônes, de cierges et autres accessoires, c’est le Lourdes des Cyclades …
Le mardi, le vent de nord s’est levé, et c’est après avoir mis une garde supplémentaire à Algieba que nous enfourchons un scooter et partons à l’assaut de l’île.
La campagne plutôt montagneuse est aride mais offre cependant de jolis endroits, notamment dans les coulées où les lauriers roses et les genêts d’Espagne se marient avec bonheur  aux rochers de marbre vert. Les vues sur la mer Egée sont toujours somptueuses.
Les villages de l’île sont très jolis, ainsi Tarambados et ses magnifiques pigeonniers à l’architecture sophistiquée dispersés dans la campagne, ils sont hérités des Vénitiens.
Puis Kardianni, village tout blanc sis au long de la montagne dans un écrin de verdure.
 Ensuite, ce fut Panormos, petit port de pêche de la côte nord assez touristique et Pyrgos, important village consacré à la sculpture du marbre.
Enfin, Volax situé au milieu d’un grandiose éboulis rocheux constellé de taches jaunes des genêts.
Cependant, un coup de vent fort de sud se prépare, Loulou de Dam’Marine ne nous a pas dit de bien sur la marina de Mykonos par vent de sud, aussi décidons-nous de retourner à Syros nous mettre à l’abri.

Mercredi 22 mai – Tinos- Ermoupolis  - 14 milles

Navigation par tout petit temps mais cependant peu de moteur. Nous retrouvons la « marina » de Syros et cette fois, une place à l’intérieur, bien à l’abri.

Jeudi 20 mai au Vendredi 21 mai – Ermoupolis

Le coup de vent prévu est bien arrivé, à force 8. Beaucoup de bateaux de location viennent se réfugier dans la marina et se mettent où ils peuvent. Bien leur en a pris car les 3 bateaux restés au port public se sont faits malmener. Deux d’entre eux dont un Français ont vu leur ancre déraper et se sont retrouvés collés contre le quai, bousculés par un clapot infernal …



Samedi 25 mai – Ermoupolis – Ormos Panormos (île de Mykonos) – 25 milles

C’est tout à la voile que nous avons couvert les 22 milles avec un vent arrière de 7 à 8 nœuds, forcissant à la fin à 15/16 nœuds. Nous allons complètement dans le fond de cette grande baie et jetons l’ancre devant une petite plage.
Le vent se fait bien sentir dans la soirée, faisant tourner le bateau puis se calme, la nuit sera tranquille …

Dimanche 26 mai – Ormos Panormos – Evdilos (île d’Ikaria) -42 milles

Nous sommes levés de bon matin et c’est vers 7 heures que nous levons l’ancre par un temps très calme. La sortie de la baie à la voile est un peu compliquée du fait du vent chaotique, aussi devons-nous mettre un peu de moteur.
Une fois à l’extérieur, le cap est mis à l’est sur l’île d’Ikaria, nous recevons le vent de sud par le travers, il n’est pas très virulent mais nous suffit pour faire route.
Un peu plus tard, il passera à force 3-4  puis 4-5 en virant sud-est, Algieba marche à 7-8 nœuds et nous devrons prendre un ris plus tard, le vent forcissant. En début d’après-midi, alors que nous longeons les côtes d’Ikaria, le vent revient Sud en mollissant et nous permet de déjeuner tranquilles !
Le petit port d’Edvilos est atteint rapidement et nous pouvons nous amarrer à l’intérieur d’un petit bassin car il n’y a pas grand-monde.