jeudi 29 novembre 2012

29 novembre 2012

Bonjour à tous,

Voici maintenant un peu plus d’un mois que nous sommes installés dans la marina d’Agios Nikolaos.
Nous sommes ici en « Petite Angleterre », en effet, c’est un véritable petit village où la grosse majorité des bateaux sont Anglais avec toute l’organisation que cela suppose. Nos amis Anglais ne sont pas à court d’imagination pour mettre en place toutes sortes d’activités : Marche, chorale, musique, bridge, cours d’informatique sans oublier la pétanque et le sempiternel Barbecue du dimanche … Ce qui fait qu’ils sont très occupés.
Bien que nous soyons très sollicités, nous participons peu à ces activités, nous avons essayé la musique mais cela ne nous a pas vraiment convenu. Nous allons quand même à la pétanque sur la plage et avons promis d’aller une fois au barbecue. Josianne a le privilège d’avoir 2 professeurs d’Anglais, Rosemary et Ann qui, chaque semaine, lui dispensent un cours … Les progrès sont notables !
Quand le vent forcit du nord, un peu de houle arrive à pénétrer dans la marina, ce qui la rend plutôt inconfortable. Le double amarrage avec ressorts et amortisseurs est indispensable ! Quant aux coups de vent de sud ( nous en avons subi un qui accusait pratiquement force 10 au large) , ils n’amènent pas de houle mais font gîter les bateaux, plusieurs ont dû être réamarrés.
Nous avons examiné notre grand-voile qui avait subi des avaries à la fin de l’été, le verdict est sans appel, elle est fichue, complètement délaminée, elle n’aura duré que 5 ans... Nous avons donc dû nous résoudre à commander une nouvelle grand-voile au spécialiste local, Udo, un grand gaillard Suisse très sympathique.
A part cela, la ville d’Agios Nikolaos est plutôt sympathique mais n’a pas le charme de Mytilène.
Mis à part quelques belles maisons bourgeoises sur le port, il n’y a pas vraiment de beaux édifices, la plupart des maisons sont des blocs et les commerces pour touristes sont nombreux, d’ailleurs beaucoup sont fermés maintenant. Cependant, son environnement de mer et montagnes est superbe et de jolis villages sont situés à proximité. Il y a aussi en son centre, à proximité du port, un très joli petit lac entouré de falaises roses qui communique avec la mer.
Le climat y est très clément, très ensoleillé, avec des températures qui ,à la mi-novembre, atteignent allègrement les 22/23° voire plus.
Nous louons une voiture en commun avec 4 bateaux Anglais pour tout le mois de novembre, cette formule est économique et nous permet de faire régulièrement des virées. Nous sommes ainsi allés vers l’est de l’île et avons visité le site Minoen de Gournia, puis la ville de Sitia et sommes redescendus à travers la montagne jusqu’à la côte sud avant de remonter sur Agios.
La deuxième ballade nous a emmené au joli village de Kritsa situé à 9 kms , enchâssé dans un cirque de montagnes et resplendissant dans le soleil matinal .
Une partie du village est restée très authentique, les ruelles étroites en forte pente, les murs blanchis à la chaux, les vieux assis au pas de leurs portes, les femmes en noir, tout ce monde nous adressant facilement la parole.
Ensuite, nous avons suivi un peu la route côtière vers l’est puis bifurqué à droite et traversé une autre belle région montagneuse en faisant des haltes dans les petits villages Kalo Horio ,
Kalamaka avec sa chapelle perchée en haut d’un piton rocheux d’où la vue est superbe, il faut escalader 150 marches pour avoir cette récompense. Les rochers la-haut sont garnis de petits crocus blancs au cœur orange.
Plus loin, ce fut le canyon de Sarakina et son petit torrent, avant de déboucher sur la côte sud où, en allant vers Ierapetra, c’est le royaume des serres, la région est un très important fournisseur de légumes pour la Grèce et aussi pour l’exportation.
Nous sommes aussi allés vers le cap Agios Ioannis, au nord de Agios Nikolaos. Cette région, au demeurant fort belle est un peu déshéritée, les villages que nous avons traversés ne comptent pratiquement que des maisons abandonnées.Les routes y sont très étroites et le terrain montagneux est couvert de cailloux et laisse peu de place à la terre cultivable, même les oliviers semblent avoir du mal à y pousser.
Ces collines sont fouettées par le vent du nord et la végétation y est souvent rase, nous avons eu quand même la bonne surprise de découvrir des petits narcisses au parfum capiteux, les « Narcissus Tazetta » qui fleurissent en novembre.
Quant au rivage, la mer creuse les falaises rouges par ses coups de boutoir répétés.
Une autre fois, ce fut le petit site archéologique de Lato jouissant d’une position stratégique, dominant une magnifique vallée et contrôlant l’accès à la mer. Toutes ces ballades nous ont fait découvrir une belle et agréable région qui reste authentique, du moins en s’éloignant de la côte.
Maintenant, nous commençons à préparer notre retour en Bretagne pour la mi-décembre.

A bientôt

Jo et Josianne

mercredi 17 octobre 2012

Bonjour, Cette fois Algieba prend le chemin de la Crète pour y trouver ses quartiers d'hiver.

Mercredi 12 septembre – Vlikhada - Heraklion ( Crète) - 62 milles

La veille, nous avons profité de notre dernière journée à Santorin pour effectuer une longue marche. Le chemin des crêtes menant de Oia à Thira a été le théâtre de cette magnifique promenade offrant toujours de superbes points de vue sur la baie de Santorin( la Caldera) et sur les villages perchés en haut des falaises. Le chemin, qui démarre par des allées pavées de marbre à Oia se transforme rapidement en un sentier pierreux, les petites pierres volcaniques roulant sous les pieds rendant parfois la marche difficile mais quel spectacle !
Mais revenons au bateau, aujourd’hui, selon la météo, c’est la dernière journée de meltem avant la pétole . Aussi voulons-nous tirer profit du vent portant et décidons de partir de bon matin par force 5 à 6 beaufort. En sortant du port, le vent est aux alentours de 18/20 nœuds par trois quarts arrière et nous ne sortons que le génois afin d’économiser notre pauvre grand-voile, malgré cela nous filons 6 nœuds.
Peu après, le vent forcit et la mer grossit rapidement, nous en sommes à 30 nœuds et plus et roulons de plus en plus … le matelot pâlit et devient léthargique ! Algieba quant à lui continue bravement son chemin à plus de 7 nœuds sous génois seul, les grosses vagues lui soulevant l’arrière.
Vers midi, le vent baisse d’un cran et nous envoyons la grand-voile pour redonner de l’énergie à notre bateau qui file toujours bon train. Les côtes de la Crète commencent à apparaître dans la brume et vers 17h30 nous sommes devant le port d’Heraklion, capitale de la Crète.
Nous cherchons en vain une place dans le petit port Vénitien, c’est minuscule et bondé de bateaux locaux, nous devons donc nous rabattre sur l’avant-port et son haut quai conçu pour les cargos. L’ancre est mouillée et nous nous installons pour la nuit dans le bruit des avions qui nous rasent la tête, l’agitation du plan d’eau causé par les vagues des nombreux ferries, bref, un endroit peu recommandable.

Jeudi 13 septembre – Heraklion – Rethimnon – 36 milles

Nous avions rencontré Giannis à Vlikhada et celui-ci nous avait dit de faire appel à lui en cas de problème … Dans l’espoir d’obtenir une place dans le petit port, nous l’appelons et une heure après, il est là mais nous dit qu’il ne faut pas y compter . Son bateau est dans un autre port situé à une quinzaine de milles de là ( Malia ) et il nous conseille d’y aller. Auparavant, nous voulons quand même visiter Rethimnon, plus à l’ouest.
Après avoir fait tamponner nos papiers chez les garde-côtes, nous levons l’ancre mais une mauvaise surprise nous attend. En effet, celle-ci est prise dans quelque chose et il est impossible de la relever. Il y a 8 mètres de profondeur à cet endroit et l’eau n’est pas très claire, je ne me sens pas du tout l’envie d’aller voir au fond, aussi nous résignons-nous à rappeler Giannis, celui-ci connaît un plongeur.
Notre homme arrive quelques instants plus tard, s’équipe et, moyennant une centaine d’euros, s’en va décrocher l’ancre qui était prise dans une énorme chaîne. Il est déjà midi quand nous sortons du port d’Heraklion par grand beau temps et une petite brise, hélas contraire.
Après une heure de voile au près, le vent s’évanouit et nous devons continuer la route au moteur . Les très belles côtes montagneuses de la Crète sont rangées à bâbord et nous avons tout le loisir de les admirer. Les strates de schiste noir brillent sous le soleil et les sommets assez hauts se perdent dans les couronnes de nuages.
Puis le rivage devient plus plat et se couvre d’hôtels et autres résidences de vacances, on sent qu’ici, le tourisme est mis à profit !
En fin d’après-midi, Algieba fait son entrée dans la petite « marina » publique de Rethimnon et nous nous amarrons le long d’un quai où, surprise, se trouve déjà Dam’Marine . Nos amis Bretons vont aussi hiverner à Agios Nikolaos et font une longue escale dans ce petit port.

Vendredi 14 septembre au Mercredi 20 septembre - Rethymnon

Nous sommes bien installés le long du quai et allons rester ici quelques jours. Le quai des ferries n’est pas très éloigné et cela nous cause un peu de gêne parfois, à cause du trafic des bus et camions mais cela ne dure pas.
La ville compte 28000 habitants et est très touristique, les vieux quartiers à l’architecture mélangée ( Vénitienne et Turque ) sont pleins de charme, du moins quand ils ne sont pas envahis par les restaurants ou les boutiques pour touristes.
Le petit port Vénitien et son ancien phare sont charmants mais hélas envahis par les restaurants. Une imposante forteresse construite par les Vénitiens occupe une pointe rocheuse, nous sommes allés la visiter. Elle a été parfaitement restaurée et son histoire est très intéressante … Plusieurs fois assiégée, elle dut capituler devant les Turcs au bout de 22 jours en 1646. Les Turcs l’ont modifiée, transformant les églises en mosquées etc ... La principale étant la mosquée du Sultan Ibrahim Han dans laquelle on peut admirer un superbe « mihrab » , niche colorée qui indique la direction de La Mecque.
Le rivage Est constitue une très grande plage, bien sûr très fréquentée par les touristes.
Le mardi 18, nous avons loué une voiture et sommes partis vers le sud de l’île en passant par les régions montagneuses qui occupent le centre de l’île en cette partie. La petite route sinueuse contourne un imposant massif qui culmine à 1511 mètres, le mont Aghates. Nous nous sommes arrêtés dans plusieurs petits villages typiques et souvent plutôt déserts …
tels Argyroupoli et Kallicratis. Sur la route, les troupeaux de moutons et de chèvres sont nombreux. Le paysage est très minéral, les rochers déchiquetés ne laissent que peu de place à la maigre végétation souvent composée de touffes d’épineux ou d’arbustes avec cependant des endroits privilégiés où poussent de très grands chênes….
Il y a aussi des gorges profondes telles celles d’Imbros, longues de 8 kilomètres, qui sont extrêmement spectaculaires, c’est une bonne randonnée à pied que, hélas, nous n’avions pas le temps d’effectuer.
Ces gorges débouchent sur le versant sud de la montagne qui donne sur la mer près du petit port de Hora Sfakion, dont les habitants sont réputés pour leur caractère farouche et têtu. Ce furent les plus grands résistants à l’invasion Turque et aussi amateurs de vendetta, d’ailleurs, beaucoup de panneaux routiers sont criblés de balles !
De ce côté, les montagnes sont très arides et offrent un paysage un peu désolé, donnant un avant- goût du désert de Lybie juste en face ! Le retour vers le nord se fait par une autre route escarpée mais plus importante qui longe un massif encore plus haut avec le mont Pachnes culminant à 2454 mètres… Sur les hauteurs, les gros nuages noirs laissent échapper un peu de pluie et il fait plus frais, mais en s’approchant des rivages Nord, le ciel s’éclaircit franchement et nous pouvons visiter tranquillement les jolis villages de Bamos et Gavalochori , où les anciennes maisons Vénitiennes sont souvent bien restaurées et les jardins magnifiques.
Il y a cependant beaucoup de maisons abandonnées, l’une d’elles avec son allée de bougainvillées et de lauriers rose, sa porte bleue enfouie dans la végétation et son jardin en friche nous a bien plu … Nous y avons même fait une belle cueillette de raisin laissé là pour le bonheur des oiseaux !

Jeudi 20 septembre – Rethimnon – Malia ( 52 milles )

Là encore, départ au petit jour pour ne pas arriver trop tard. Une petite brise contraire se fait sentir et nous naviguons au près pendant un petit moment puis le grand calme revient et le moteur fait entendre son ronronnement. A 10 heures sonnantes, le vent passe à l’ouest et nous le recevons plein arrière pour 12 à 15 nœuds. Nous ferons ainsi route à la voile jusqu’à notre destination, un peu de houle faisant son apparition après la pointe de Kersonisos qui délimite l’entrée de la grande baie au fond de laquelle se trouve Malia.
Le port vers lequel nous allons n’est pas mentionné dans notre guide et ne figure pas sur les cartes marines que nous avons. Je n’ai que la position GPS et une photo du port récupérées sur Google Earth. Dans ces parages, le rivage est très rocheux et j’ignore la profondeur dans l’entrée du port qui paraît plutôt étroite au vu de la photo.
Cette entrée est impressionnante car les vagues brisent sur les roches et il faut virer sec sur tribord pour pénétrer dans le port. Par précaution, nous avons relevé un peu de dérive et le sondeur nous indique à un moment 1,90 mètres soit 2,30 mètres de profondeur réelle. Un immense quai vide long de 300 mètres environ s’offre alors à nous, bien protégé par une solide et haute jetée et équipé d’énormes bittes d’amarrage, mais ni eau ni électricité. Sur le côté opposé, quelques petits bateaux de pêche et de plaisance sont amarrés sur de misérables petits bouts de quais faits de bric et de broc. Au bout du grand quai un bateau est coulé et deux anciens ferries rouillés y finissent leurs jours …
Il s’agit là encore d’un port non fini et qui reste dans l’état, faute de finances. Il est cependant beaucoup plus propre que celui de Chios … Le bateau de Giannis est amarré dans un coin … Pas terrible … mais gratuit.

Vendredi 21 septembre au mercredi 10 octobre - MALIA

Le lendemain, après une superbe ballade à vélo, nous allons prendre un pot à la Taverna du port pour y récupérer le code internet. Le patron, Elias, est un homme très sympathique et il connaît bien notre ami Giannis. Il possède un petit bateau à passagers qui fait des excursions pour les touristes. Il nous offre la possibilité de prendre de l’eau quand on veut et d’occuper la place de son bateau quand il n’est pas là pour faire le plein d’eau.
La région de Malia est une vaste plaine au pied de la montagne et se prête bien à la pratique du vélo .Nous faisons ainsi de grandes ballades parmi les nombreuses cultures maraichères et les oliveraies. Il y a aussi de nombreuses bananeraies qui produisent de succulentes petites bananes. Le vieux village de Malia est petit mais très charmant. Les plages sont nombreuses ainsi que les bars, restaurants, discothèques et boutiques le toutes sortes qui drainent une importante population touristique principalement Russe.
Nous avons aussi profité de cette halte pour visiter l’antique palais Minoen de Knossos en partie reconstitué par Sir arthur Evans . La civilisation Minoenne commence à apparaître 5000 ans avant JC avec l’arrivée des premiers colons en Crète, venant probablement d’Anatolie et d’Asie Mineure. C’était l’âge de bronze et cette civilisation grandit rapidement pour atteindre son apogée vers 1500 avant JC, époque où de superbes palais à étages furent construits, notamment à Knossos et Malia. Ces palais, détruits par des tremblements de terre furent plusieurs fois reconstruits, toujours plus beaux … La civilisation Minoenne s’éteignit vers 1450 avant JC, probablement suite à la gigantesque explosion sismique qui fit s’effondrer Santorin et qui eut de graves conséquences sur la Crète.
Cette visite fut particulièrement intéressante et nous montra à quel point cette civilisation était avancée, possédant une marine puissante et commerçant avec les pays voisins, tels l’Egypte et l’Asie Mineure, allant jusqu’en Adriatique y acheter des métaux venant d’Espagne, de Gaule et d’ailleurs …
Nous avons aussi fait un tour de scooter dans les montagnes, en direction du plateau de Lassithi.
Ce mardi 2 octobre, nous sommes donc partis matin, à l’assaut des lacets de routes de montagne sur notre « Gilera » 80 cc. Première étape au petit village de Krasi, où nous avons pu admirer, trônant sur la place du village, un magnifique platane vieux de 2000 ans, ses racines étant bien alimentées par une source voisine.
Puis ce furent les ruines de moulins à vent installés sur les crêtes et qui étaient fort nombreux jadis, on en dénombra jusqu’à 20000. Il en reste environ 5000 aujourd’hui, pour le plus grand bonheur des touristes …
Nous débouchâmes enfin sur le plateau de Lassithi qui offre un fort contraste avec les rudes paysages montagneux, c’est une vaste plaine cultivée où abondent les champs de céréales, les cultures maraîchères, les vergers remplis de poiriers et de pommiers etc… Certaines pompes d’irrigation sont toujours actionnées par des éoliennes et leurs jolies ailes de toile blanche .
Tout cela enchâssé dans les montagnes, sa superficie est de 25 km2, nous en fîmes tout le tour à scooter.
Après une halte pique-nique dans le calme village de Tzermiado , nous reprîmes la direction de la mer par une autre route plus à l’Est qui nous conduisit, tout en longeant des vallées et des gorges impressionnantes, jusqu’à la petite cité de Néapoli. De là nous rejoignîmes le joli village de Milatos et ses anciennes maisons restaurées, puis Sissi et son petit port et, retour à Malia.
Les jours passent, nous sommes bien dans notre petit port tranquille et n’avons pas trop envie de partir. Nous assistons petit à petit à la désertion des touristes, leurs rangs sont déjà maintenant bien clairsemés, malgré le beau temps qui règne toujours !

Jeudi 11 octobre – Malia – Elunda ( lagune de Spinnalonga) – 22 milles

La mer est calme quand nous quittons notre petit port, au passage, nous frottons un peu la dérive sur le sable car l’entrée est vraiment peu profonde. Un petit vent arrière nous pousse tranquillement et nous doublons bientôt le cap Ioannis et mettons le cap sur l’entrée de lagune.
Celle-ci est spectaculaire, gardée par l’île de Spinnalonga où fut construit un imposant fort Vénitien. En longeant l’île, nous pouvons observer les bâtiments et le village de l’ancienne léproserie qui fut installée là dans les années 1900. Les lèpreux étaient confinés sur cette petite île afin de n’avoir aucun contact avec la population. Un bateau venant du village en face apportait tous les jours la nourriture nécessaire à leur subsistance…
Nous continuons jusqu’au bout de la lagune et jetons l’ancre devant le village d’Elunda.

Vendredi 12 octobre – Mouillage dans une crique voisine

Le matin, nous visitons le village ainsi que l’isthme qui relie la presqu’île de Kolokinthia à la Crète . Sur cet isthme, était construite l’ancienne cité d’Olous qui a été engloutie par les eaux et dont les ruines gisent de part et d’autres de la chaussée sous quelques mètres d’eau.
Ensuite, nous décidons d’aller jeter l’ancre dans une petite anse déserte située sur cette presqu’île, le plan d’eau est calme, nous prenons grand plaisir à nous baigner dans cette eau chaude et claire. L’après-midi, nous explorons le rivage où la nature a fait des merveilles en combinant différentes sortes de roches dont du quartz de toute beauté. L’intérieur est montagneux, ce ne sont que rochers et broussailles, l’accès est assez difficile mais nous arrivons à grimper suffisamment haut pour jouir d’une magnifique vue sur la lagune.
Samedi 13 octobre – Spinnalonga – Agios Nikolaos – 12 milles C’est au moteur, sur une mer plate, que nous parcourons les derniers milles de la saison. Nous sommes dans le « Kolpos Miranbellou » et arrivons bientôt en vue de Agios Nikolaos où nous allons installer nos quartiers d’hiver. La marina n’est pas très grande et est bien pleine, nous sommes un peu à l’étroit mais l’endroit paraît plutôt agréable et le temps est magnifique …
A bientôt Jo et Josianne

lundi 10 septembre 2012

Bonjour, Nous quittons la Turquie pour un retour dans les îles Grecques.

 Mardi 21 août – Fethiye – Serce limani - 58 milles

Départ tôt le matin, vers 7h. Une légère brise de Nord-est nous pousse tranquillement pour sortir du Golfe de Fethiye puis s’évanouit rapidement. Nous devons alors mettre le moteur pendant un bon moment, jusque vers midi où le vent passe au sud. Nous avons alors ce vent faible de travers mais il est suffisant pour pour nous « propulser » à 4 nœuds sur une mer plate et brillante.
 Le vent étant favorable, nous décidons de pousser à l’Ouest jusqu’à la petite anse de Serce, enchâssée dans les rochers et fermée de tous les côtés. Cette anse est proche du cap Karaburn situé juste devant l’île Grecque de Symi. A 15 milles de notre but, le vent vire soudainement Ouest/Sud-Ouest en fraîchissant à 20 nœuds, c’est dire que nous l’avons de face et nous devons tirer 2 bons bords dans une mer qui se forme. Nous pouvons observer des bancs de petits poissons volants qui étincèlent dans le soleil, on les prendrait vraiment pour de petits oiseaux ! Certains font des vols de près de cent mètres.
 Algieba marche bien et nous pouvons rejoindre rapidement l’entrée étroite de Serce, à l’intérieur le plan d’eau est très calme et nous mouillons avec une amarre aux rochers. Le temps de la manœuvre, un petit bain dans l’eau tiède et transparente et la nuit tombe déjà !

 Mercredi 22 août – Serce Limani – Datça – 24 milles

Nous partons encore tôt ce matin car nous voulons être tôt à Datça où il doit y avoir beaucoup de monde. Le vent étant aux abonnés absents, nous ferons toute la route au moteur, ce qui ne nous était encore jamais arrivé. Vers midi, nous arrivons dans la petite baie Sud et trouvons facilement une place au quai, Algieba mouillé sur son ancre.
Sur ce quai, les voiliers sont mélangés avec les goulettes et ce n’est pas toujours agréable d’avoir un voisin monstrueux ! Heureusement cela ne nous arrivera pas mais nous avons quelques inquiétudes quant au mélange des chaînes d’ancres car les bateaux arrivent les uns après les autres et à 18 h, le quai est saturé. Le soir, les restaurants, la musique, les nombreux promeneurs rendent cet endroit extrêmement bruyant et fatigant aussi décidons nous d’aller faire une promenade nocturne.
 Au retour, les boules Quies sont de rigueur si l’on veut espérer trouver le sommeil.

 Jeudi 23 août 12 – Baie nord de Datça

Dans la matinée , nous allons à l’agence Cnidos pour faire les papiers de sortie de Turquie. Cela fait pratiquement 3 mois que nous sommes entrés dans ce pays et la durée de séjour touche à sa fin. Sitôt les formalités accomplies, nous quittons le quai pour aller au mouillage dans la baie Nord de Datça qui est plus agréable et plus tranquille car il n’y a pas tout ce trafic infernal de bateaux. Le vent se lève l’après-midi et soufflera toute la nuit pour se calmer au petit matin.

Vendredi 24 août – Datça – Kos (Grèce) – 39 milles

 L’ancre est virée à 6h30 le matin et nous profitons du reste de vent pour faire un peu de route à la voile. Cela ne durera pas et nous devons à nouveau solliciter notre brave Volvo, ce jusqu’au cap Devoynu où nous voyons la mer moutonner. Nous hissons à nouveau les voiles mais le vent est inconstant puis il finit par s’établir en fin de matinée et la fin de parcours sera sportive par plus de 20 nœuds de vent du Nord.
Nous tirons 2 grands bords rapides (speedo à 8 nœuds et +) le long de la côte de l’île de Kos avant de rejoindre Kos ville, où nous amarrons Algieba dans le port, au quai public.
L’ancrage est solide mais beaucoup de choses traînent dans le fond de ce port et nous voyons des bateaux ramener des chaînes ou des grappins en relevant leur ancre …

Samedi 25 août et Dimanche 26 août – Quai public Port de Kos

 Nous resterons là trois nuits à ce quai situé en plein centre ville. L’endroit est animé et est un peu bruyant, mais très pratique...et gratuit. Nous y rencontrons un bateau Français « Pacha » mené par Christian, un retraité solitaire qui a trouvé un moyen original de ne pas naviguer seul.
Il recrute par Internet des « équipiers » qui viennent passer une semaine et il les promène entre la Grèce et la Turquie car il connaît tous les bons endroits … et aussi les bons restaurants ! Ses équipiers reviennent souvent et cette fois c’est un jeune père de famille ( qu’il connaît déjà) et ses deux petites filles qu’il embarque.

Lundi 27 août au Jeudi 30 août Marina Kos 

Un sérieux de coup de meltem est annoncé pour mardi et Christian nous a déconseillé de rester dans le port qui n’est pas confortable par gros temps et peut même être dangereux ( des mâts se sont déjà entrechoqués) ... Aussi décidons-nous d’aller à la marina voisine où Algieba sera en sécurité en attendant de pouvoir remonter vers le nord.
La moitié de la marina est occupée par des bateaux de location et il n’est possible d’y aller que du Dimanche au jeudi. D’ailleurs Kos est l’île de la location, la moitié des véhicules, que ce soient des vélos, des scooters, des voitures ou des bateaux est de location !
Nous ferons de même le jeudi en louant un scooter pour aller visiter l’intérieur de l’île et ses villages de montagne haut perchés. Nous irons ainsi à Zia, petit village touristique offrant des chemins de randonnée vers la montagne verdoyante. Ensuite, ce seront les ruines du village médéval de Palio Pyli et son château dominant la plaine côtière. De là-haut, le panorama sur la côte et les îles environnantes de Pserimos et Kalymnos est superbe. Au passage, nous admirerons une très ancienne chapelle de l’époque Byzantine.
          Un coup de scooter et nous voilà sur la côte Est protégée du meltem mais très aride, offrant au regard un paysage de collines pelées. Les plages y sont très fréquentées par les étrangers et notamment les Anglais.
Au retour, nous grimperons par une petite route escarpée vers les hauteurs à l’est de la ville de Kos pour finalement arriver dans un camp militaire … Donc demi-tour et retour à la marina après avoir admiré le paysage.

Vendredi 31 août – Kos – Baie de Xerocambos (île de LEROS) – 28 milles

 Le meltem est bien installé mais la météo l’annonce plutôt modéré aujourd’hui, aussi décidons nous de rejoindre l’île de Leros, ce qui implique une remontée pile face au vent. Nous nous attendons à une navigation difficile et nous serons servis. Après un départ à la voile super, nous sortons du détroit entre Kos et la Turquie et là, nous trouvons une mer très formée et je me rends vite compte qu’il sera très difficile de tirer des bords là-dedans.
Algieba est déporté à chaque fois par les grosses vagues et nous faisons une très mauvaise route. Le moteur est alors mis en route et nous essayons de tirer des bords serrés avec l’aide de la grand- voile. Le bateau fait des bonds dans les gerbes d’écume qui recouvrent le pont et nous trouverons bien longue cette navigation. Cependant, nous pourrons quand même tirer un grand bord à la voile le long de la côte nord de Kalymnos avant de remettre le moteur pour entrer dans la grande baie de Xerocambos, tout à fait au sud de Leros. Bien fatigués … La baie est jolie et offre un bon abri mains nous n’y resterons qu’une nuit.

Samedi 1er septembre – Xerocambos – Lakki – 5 milles

Ce samedi matin, nous rejoignons rapidement la grande baie de Lakki et nous élisons domicile à la marina Evros qui occupe l’extrême fond de la baie. Il y a énormément de bateaux Français dans cette marina au demeurant fort bien abritée et accueillante.

Dimanche 2 septembre au Mardi 4 septembre - Evros Marina de Leros

 Le village de Lakki est plutôt mort en ce début septembre. Les rues sont rectilignes et les commerces plutôt dispersés. Une autre petite marina et un quai public mettent un peu d’animation à l’extrémité sud du village mais la plupart des grands cafés sont déserts. Nos voisins de ponton, Brigitte et Régis de « ADOK » font leurs préparatifs de retour vers la France. Ils sont toujours en activité et les vacances sont finies hélas ! Ils sont très sympas et nous donnent quelques tuyaux sur le coin qu’ils connaissent bien.
Nous avons repris les footings du dimanche matin et parcourons ainsi la jolie route côtière qui mène à Agia Marina, la capitale de l’île.
Le midi , nous prendrons le bus pour nous rendre dans ce village bâti à flanc de colline avec de belles anciennes maisons de style Italien. Leros , ainsi que les autres îles du Dodécanèse ,a été en effet propriété des Italiens durant une longue période, de 1911 jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Beaucoup de ces grandes maisons sont malheureusement abandonnées et se dégradent.
Malgré cela, le village est très accueillant et pittoresque avec ses rues en escalier et respire la tranquilité. Nous rejoignons ensuite le village voisin de Platanos puis Pandelli en bord de mer qui est plus touristique . Nous ferons également une grande ballade sur la route de Xerocambos, le long de laquelle se situe l’immense hopital psychiatrique qui a fait scandale dans les années 80-90, tristement réputé à cette époque pour la dureté des traitements infligés aux malades mentaux venus de toute la Grèce. Cet hopital est formé de nombreux pavillons plutôt jolis et disséminés dans un immense parc planté d’eucalyptus en bord de mer. De grandes et belles maisons de style Italien bordent également le rivage. C’était auparavant une prison politique qui a été construite par les Italiens quand ils occupaient les îles du Dodécanèse.

 Mercredi 5 septembre – Lakki (ile de Leros) – Ormos Livadhi (île de Astipalea) – 46 milles

La météo annonçe du meltem force 5 à 6 aujourd’hui, ce qui nous fait un vent de travers favorable pour aller jusqu’à Astipalea, petite île située à la limite du Dodécanèse et des Cyclades. Nous partons donc de bon matin par bon vent tribord amures et filons bien vers le sud-ouest. Cependant, le vent augmente rapidement et la mer grossit, les vagues deviennent hautes et courtes comme c’est toujours le cas dans cette mer Egée… Nous commençons à être sérieusement malmenés par ces lames qui arrivent de travers et explosent parfois dans le cockpit.
Algieba se couche par l’effet des vagues et du vent mais heureusement, il file à bonne vitesse et je me dis que plus vite nous allons, plus vite nous serons arrivés ! Aussi, je garde la grand-voile haute tout en réduisant sérieusement le génois. Le vent forcit toujours et dépasse la force 6 , la navigation est très éprouvante et il faut être extrêmement vigilant, aussi c’est avec joie que nous commençons à entrevoir les contours d’Astipalea qui se rapproche avec la promesse d’un bon abri.
Une fois la pointe Est de l’île doublée, nous passons sous le vent de l’île et la mer s’aplatit mais le meltem rageur dépasse alors les 30 nœuds, alors que nous devons faire du près … Qu’importe, nous filons vers Ormos Livadhi, slalomant entre les îlots pour finalement entrer dans cette grande baie dominée par le village blanc d’Astipalea et sa forteresse.
Une plage occupe le fond de la baie et nous jetons l’ancre par 6 mètres de fond de sable de bonne tenue . Nous sommes maintenant bien à l’abri du vent et jouissons du calme revenu. Cependant, en affalant la grand-voile, je me suis rendu compte qu’elle était déchirée dans le haut à 2 endroits. Une réparation de fortune est effectuée en attendant de la faire réparer plus tard. Les 46 milles ont été couverts en un peu plus de 7 heures. Nous passerons ici un après-midi agréable et une nuit calme bien que très courte !

Jeudi 6 septembre – Ormos Livadhi (île d’Astipalea) – Vlikhada (île de Santorin) – 52 milles

 Aujourd’hui, pour mes 63 ans, nous allons nous offrir une ballade jusqu’à Santorin dont tout le monde nous dit qu’il faut y aller … Eh bien allons-y ! Cette fois nous partons à 5h30, il fait encore nuit, car nous ne voulons pas arriver tard à Vlikhada dont le port est très petit et souvent saturé. Contrairement à la veille, c’est une navigation pépère, les trois quarts au moteur … Le meltem fait une pause avant un nouvel accès de fièvre prévu dès demain ! La mer est calme et nous permet d’observer encore des bancs de petits poissons-volants .
Nous longeons l’île d’Anafi à la voile, elle offre un paysage montagneux, aride et un peu désolé bien que très beau et majestueux … Il faut vraiment y être né pour vivre dans des endroits pareils ! Actuellement, il reste un peu plus de 200 habitants sur cette île.
Puis Santorin se dessine à l’horizon et nous arrivons devant l’entrée réputée difficile de Vlikhada car elle est envasée et entourée de récifs, il faut contourner une bouée et bien suivre les directives du guide Imray. Mais que voit-on qui entre avant nous dans le port ? Six gros catas de charter ! Je commence à râler et me dis qu’on ne trouvera jamais de place, or où aller ? Les abris sont rares à Santorin et un gros coup de meltem arrive !
Cependant, nous entrons à la suite des catas qui en fait, sont basés ici et promènent les touristes. Evidemment, il n’y a pas de place dans le port et nous songeons à nous mettre à couple d’ un cata mais … pas question … interdit ! Un homme nous hèle alors et nous indique un petit bout de quai à l’entrée entre le port et l’avant-port. Nous amarrons solidement Algieba qui dépasse de 3 mètres à l’avant ainsi qu’à l’arrière. L’homme n’est autre que le responsable du port et nous dit que nous pouvons rester là plusieurs jours. A bien regarder, la place n’est pas si mauvaise, très bien abritée, le vent nous éloignant du quai, d’ailleurs ce vent est très atténué ici alors que dehors ça déménage ! Ce port est avant tout un port de pêche et maintenant des bateaux de charter y ont établi leur base. Heureusement, il n’y a que 2 ou 3 bateaux de passage comme nous.

Vendredi 9 septembre au … - Vlikhada

Au vu des prévisions météo, nous sommes là pour quelques jours, aussi allons-nous les mettre à profit pour visiter cette île magique. Vendredi après-midi, nous empruntons le bus local pour Thira qui est la principale ville de l’île. Le bus fait un bon tour dans la partie sud et ouest de l’île et cela nous permet de découvrir ces régions.

 Le côté Est forme une vaste plaine côtière dominée par une haute montagne et les cultures maraîchères( melons, courges, tomates etc…) y sont nombreuses . Le Sud-ouest de l’île forme lui un plateau volcanique où de nombreuses parcelles de vigne rase sont cultivées. On y produit un vin blanc sec, ainsi qu’un vin doux ambré, le Vinsanto. Je me promets bien d’y goûter. Au bout de ¾ d’heure de petites routes sinueuses, nous arrivons à Thira. La première impression, c’est qu’il y a beaucoup de monde. Les boutiques pour touristes et les restaurants sont implantés partout ainsi que les hôtels qui dominent la Caldera qui est le bord de mer quasiment inaccessible car les spectaculaires falaises noires tombent à pic dans la mer.
L’île était ronde autrefois et s’appelait Strongili. En 1650 avant JC, une explosion volcanique gigantesque a fait s’effondrer tout le centre de l’île qui forme maintenant un arc de cercle avec au centre de la baie une nouvelle île qui est apparue en 1707 de notre ère au cours d’une nouvelle éruption.
 Nous empruntons le chemin aménagé qui surplombe cette Caldera et là, les panoramas sont superbes, une vue unique sur la nouvelle île (Nea kameni) qui occupe la place de l’ancien cratère du volcan ainsi que sur les villages de Oia et Finikia perchés au sommet des falaises.
Tout en bas, on peut apercevoir le minuscule ancien port de Thira. D’ailleurs, nous profiterons d’un après-midi pour descendre jusqu’à ce port par un sentier muletier qui est maintenant aménagé. Les mules y sont encore fort nombreuses car elles promènent les touristes sur leur dos. Nous croisons ainsi des troupes de cavaliers, certains peu rassurés et d’autres essayant désespérément de faire avancer leur monture rétive. En attendant de travailler, toutes ces bêtes sont alignées au bord du chemin et il faut se frayer un chemin parmi elles dans une odeur peu agréable de crottin et d’urine de cheval …
 Le mignon et minuscule port est très exposé à la houle et il ne serait pas question pour nous de venir dans cet endroit, surtout quand le meltem règne ! La remontée se fera en empruntant le téléphérique.


Au retour de promenade, nous découvrons un gros bateau à moteur à couple d’Algieba, il a été placé là par le chef de port, la place qu’il occupait auparavant étant trop inconfortable. Ce choix nous paraît limite car, dans les violentes rafales de vent, ce bateau tire énormément sur Algieba et ses amarres. Toute la nuit, nous subirons les secousses et nous ne dormirons que d’un œil.
Cependant le propriétaire, Giannis, un gros Grec jovial et sympathique de Heraklion en Crète nous propose son aide et son service quand nous irons là-bas, il suffit de lui téléphoner, il accourt  !
Ce bateau part le lendemain matin et est bientôt remplacé par un Sun Rise Marseillais, celui-ci est plus léger et le vent un peu moins fort, donc cela va mieux …
Nous pensons quitter Santorin mercredi avec la diminution du meltem mais avant la pétole !

dimanche 19 août 2012

Bonjour à tous,

Cette fois, c'est dans le magnifique Golfe de Fethiye que nous avons choisi de séjourner ...

 Samedi 28 juillet – Marmaris YM – Sarsala Koyu ( golfe de Fethiye) - 45 milles

La sortie de la baie de Marmaris s’effectue au moteur car le vent est faible et fantasque. Aussitôt doublée la pointe sud de Nimara Adasi, les voiles sont hissées et nous bénéficions d’un vent favorable de 10 nœuds environ, suffisant pour nous pousser vers le Sud-Est dans la direction du golfe de Fethiye.
 La côte décrivant un arc de cercle, nous naviguons plutôt vers le large et le temps étant très brumeux, nous apercevons à peine ses contours. Pendant une bonne moitié du parcours, une houle de travers nous accompagne et fait rouler le bateau, ce qui rend la navigation peu confortable puis cela se calme et vers 16 heures, nous sommes en vue du cap Kortoglu qui délimite l’entrée Ouest du golfe de Fethiye.
 La remontée du golfe se fait par vent travers à bonne vitesse et nous atteignons rapidement l’étroite passe par laquelle nous pénétrons dans Skopea Limani, vaste baie protégée par des chaînes d’îles et îlots. A l’intérieur de cette baie, une multitude de criques et mouillages s’offre à nous et nous choisissons Sarsala Koyu où nous pouvons nous amarrer sur une bouée près du bord.

 Dimanche 29 juillet au lundi 30 juillet – Sarsala Koyu

Le rivage très escarpé est boisé de pins, de caroubiers qui poussent parmi les énormes rochers de basalte, l’eau est très claire et le thermomètre du bord nous indique qu’elle est à 28°c , autant vous dire que l’on a pas de mal à entrer dedans ! A quelques centaines de mètres, au-delà d’une petite pointe, il y a une petite plage très populaire qui n’est fréquentée que par des familles Turques.
 Le dimanche, elles sont en grand nombre, bien installées à l’ombre épaisse des gros caroubiers avec les ustensiles pour les grillades, les énormes glacières… Il y a bien sûr plusieurs générations et les enfants sont en grand nombre, les mousmées au foulard se baignent toutes habillées dans la bonne humeur … Bref, un spectacle bien sympathique et coloré.
 L’endroit est également propice aux ballades à pied dans la nature, ce qui nous manquait quelque peu depuis un moment … Les chemins très caillouteux bordent le rivage et s’enfoncent parfois dans la forêt, s’élevant pour offrir de très beaux panoramas sur les baies environnantes. Au mouillage, nous pouvons également observer quelques grosses tortues de mer.
Cependant, la chaleur s’est encore accentuée et est plus difficile à supporter à cause du taux d’humidité important, nous transpirons beaucoup et il faut toujours boire … Les nuits sont à 30° et il faut souvent s’endormir dans le cockpit avant de réintégrer la couchette plus tard dans la nuit.

 Mardi 31 juillet – Sarsala Koyu – Tomb Bay – 3 milles

 Deux criques plus haut vers le nord se trouve Tomb Bay ou Baie du Tombeau ainsi nommée car des tombeaux Lyciens sont creusés à même la roche dans les falaises. Un grossier ponton de bois se présente sur la côte Nord de la baie, un seul bateau y est amarré et nous choisissons ce ponton d’apparence assez tranquille. Une famille Turque assure l’approvisionnement en eau des bateaux et a une petite affaire de ski nautique.
De nombreuses goulettes viendront s’amarrer puis repartiront ensuite, il y a donc beaucoup de trafic l’après-midi mais la nuit nous n’aurons plus qu’un seul voisin, un bateau Danois qui n’est autre qu’une ancienne goulette. La chaleur alliée à un taux d’humidité élevé est terrible, nous avons du mal à trouver le sommeil et le moindre geste nous fait transpirer à grosses gouttes. Nous avons profité de l’après-midi pour faire une chouette ballade un peu sportive sur un terrain très escarpé, le long des falaises où nous avons pu voir de près ces fameux tombeaux Lyciens creusés dans la pierre et dont certains sont ornementés de frontons gravés.
 Les Lyciens étaient un peuple dont la civilisation fut à l’apogée aux environs de 200 ans avant JC. C’étaient de hardis navigateurs qui avaient une véritable vénération pour leurs morts. La réalisation de ces tombeaux sophistiqués et placés dans des endroits très difficiles d’accès reste une prouesse technique qui demeure assez mystérieuse.

 Mercredi 1er Août – Tomb Bay – Yassica Adalari – 6 milles

 Sympathique petite navigation à la voile dans Skopea Limani qui nous améne jusqu’à un petit groupe de 5 îles portant le nom de Yassica Adalari. Nous faisons le tour de ce groupe de petites îles et en remontant tout à fait au nord, le chenal entre 2 îles forme un plan d’eau très calme. La rive Est se trouve mobilisée par une base de goulettes mais à l’ouest, une toute petite anse n’est occupée que par un bateau et nous offre un joli petit mouillage avec deux amarres à terre.
Cependant, les nuages sont arrivés et l’orage gronde dans le lointain … Ce ne sera finalement qu’un petit passage avant une nuit calme et étoilée dans un mouillage devenu désert.

 Jeudi 2 août – Yassica Adalari – Fethiye – 11 milles

C’est au près bon plein par 15 à 20 nœuds de vent que nous rejoignons Fethiye à bonne allure… Par instants, le GPS nous donne une vitesse de 8 nœuds, les 11 milles sont donc vite avalés et nous faisons notre entrée dans la jolie baie de Fethiye qui offre une très bonne protection de ces vents d’Ouest. L’ancre est descendue par 12 mètres sur fond de vase dure à proximité d’une marina et aussi d’un hôtel , le « Yacht Classic », c’est là en effet que nous avons rendez-vous avec « Golden Dawn » et « Moon Monkey » pour un diner à l’hôtel.
En attendant, nous commençons à être à court de victuailles et il faut bien sûr renouveler le stock …
 
Vendredi 3 août et samedi 4 août – Ponton du Yacht Classic Hôtel

Retrouvailles avec nos amis Anglais, le ponton de l’hôtel est peu cher et offre d’excellents services et le repas y est excellent, également pour une somme modique … Ah ! nos amis Anglais sont toujours au courant des bons plans et autant vous dire que les pavillons Britanniques y sont nombreux.
Il faut dire aussi que Paul et Lorraine possèdent une maison à Fethiye et ils connaissent par cœur la région.
Très tôt le lendemain matin, Paul nous emmène tous faire une jolie promenade le long de la falaise où sont creusés de magnifiques tombeaux Lyciens avec en prime, de très beaux points de vue sur la ville de Fethiye. Le retour s’effectue par la vieille ville et ses marchés.
En revenant au bateau, nous avons la mauvaise surprise de constater que l’essence du moteur hors-bord a coulé dans le cockpit … problème de carburateur probablement! Sans moteur d’annexe, il nous est difficile de retourner au mouillage, Paul se propose de démonter le carbu, nous nettoyons tout, coups de soufflettes etc… 3 fois nous le redémontons car le moteur ne tourne pas correctement mais rien n’y fait … Satané moteur !!!
Pour en finir, nous décidons de rester une nuit de plus au ponton et je passe une partie de l’après-midi sur ce moteur et arrive à trouver un compromis de règlage qui nous permet de l’utiliser en attendant de trouver une meilleure solution.

Dimanche 5 aout au Jeudi 9 août– Retour au mouillage baie de FETHIYE

Cette fois, nous choisissons un petit renfoncement au Nord de la baie, un endroit nommé Aksazlar beach. Il y a en effet une plage bordée d’une forêt de pins et un petit camping, le lieu a l’air très calme et mieux abrité des vents de Nord-Est que la météo nous promet. Le mouillage est assez exigu mais il n’y a qu’un autre bateau déjà à l’ancre.
Le lendemain matin, le vent de nord-Est est plutôt à l’Est/Sud-Est car il tourbillonne dans la baie mais la mer est très peu agitée où nous sommes alors qu’elle moutonne à l’endroit où nous étions précédemment. Cependant, nous recevons le vent de plein fouet et Algieba tire beaucoup sur son ancre, heureusement que la tenue est bonne … L’après-midi, le vent tourne au sud-ouest et en fin de journée, tout se calme.
Le mardi matin, le vent d’Est a encore forci, un autre bateau est venu mouiller pas loin de nous et nous nous retrouvons vraiment très près car sa longueur de chaîne est moindre que la nôtre, il doit rallonger pour reprendre un peu de distance. Les rafales sont très violentes et ne se calmeront qu’à la mi-journée. L’après-midi étant plus calme, nous nous rendons en annexe de l’autre côté de la baie pour y chercher de l’essence. En plein milieu, le moteur ( qui tournait parfaitement jusque là) s’arrête brutalement … Il consent à repartir mais s’arrête de nouveau une minute plus tard et ne veut plus rien savoir ! Ahhhrr quel engin ! De plus, j’ai découvert une fissure dans le réservoir d’essence, c’est par là que l’essence coule !
Un bateau de pêche passant par là nous prend en remorque jusqu’à la marina où se trouve le poste à essence. Nous faisons quelques courses, prenons un bidon d’essence et retour à l’annexe, prêts à parcourir 1 mille nautique à la rame mais… ça redémarre ! Cette fois, il nous emmènera jusqu’à une centaine de mètres du bateau et là, il stoppe à nouveau. Je n’y comprends rien, un de ces jours il va finir au fond de la mer !!!!
Le jeudi, nous allons nous renseigner sur le prix d’un nouveau moteur car on ne peut plus compter sur celui-là … Nous faisons finalement affaire avec un shipchandler qui accepte de nous reprendre l’ancien à bon prix et nous voici en possession d’un petit Honda 2,5 CV. Espérons qu’il ne nous jouera pas de tours !
En début de matinée, nous avons changé de place dans la baie et mouillé à 150 mètres environ du ponton des Coast-guards … Un gros bateau est arrivé vers 22H alors que nous étions à dîner et peu de temps après, un Zodiac est venu jusqu’à nous, les Coast-guards nous ont prié de dégager, sous prétexte que nous gênions l’approche du ponton… Il nous a fallu retrouver une place en pleine nuit dans le fond de la baie.

Vendredi 10 août – Fethiye – Sarsala Koyu – 16 milles

Ce fut une jolie navigation au près sur un seul bord pour rejoindre la baie de Sarsala que nous connaissons déjà. Nous trouvons un corps-mort libre sur la rive nord de la baie et choisissons de nous y installer pour quelques jours étant donné l’affluence du mois d’août. L’endroit est très tranquille et je porte près de 50 mètres d’amarre sur des rochers à proximité d’une minuscule plage, un olivier nous offre son ombre pour y mettre l’annexe et un sentier de chèvres nous permet de rejoindre à pied la plage principale qui se trouve à 6 ou 700 mètres de là.

Samedi 11 août au Mardi 14 août -Sarsala Koyu

Le dimanche, une petite famille Turque vient s’installer sur « notre » plage pour le pique-nique, ils sont venus avec une barque à moteur. Ce moteur présente beaucoup de problèmes et je vois notre homme s’escrimer depuis un moment autour de cet engin. Au bout d’un moment, je mets la caisse à outils dans l’annexe et je vais lui proposer de l’aide car je le vois taper avec des cailloux. Il est très content car il a perdu un petit axe qui maintient l’hélice et nous en trouvons un qui fait l’affaire dans ma caisse, et puis un marteau et une lime c’est utile !
Savash, c’est son nom me présente sa petite famille dont le plus jeune n’a que 15 mois… Quelques instants plus tard, le beau-frère et sa famille viennent compléter la tribu qui s’installe là pour une journée pique-nique et baignade.
Nous, nous allons nous restaurer au petit bistrot de la « grande plage » où bien sûr, sont installées les familles sous les caroubiers. Puis une bonne marche parmi les rochers et les pins le long du littoral escarpé à la découverte des autres criques environnantes. .. Décidément, cet endroit nous plaît !

Mercredi 15 août – Sarsala Koyu – Fethiye – 14 milles

Encore une jolie navigation au vent de travers pour rejoindre la baie de Fethiye où nous attendrons un moment propice pour entamer notre remontée contre les vents dominants.
Nous retournons au mouillage dans la baie, ce qui est pratique car nous pouvons débarquer en annexe à la marina et nous avons la ville et les commerces à proximité.

Jeudi 16 août au Lundi 20 août -Baie de Fethiye

Une nouvelle nuit au ponton du Yacht classic où nous retrouvons bien sûr nos amis Anglais … et un diner qui nous permet de faire de nouvelles connaissances : Un jeune couple Hispano-Australien , Marta et Angus sur « Go with the flow » elle est de Santander et lui de Sydney, vivent en Australie et vont se marier dans 2 semaines à Santander. Ils ont acheté le bateau à Corfou et ne savent pas ce qu’ils feront après … L’aventure !
Nous rencontrons aussi Tony et Ann qui vont passer l’hiver à Agios Nikolaos … De futurs voisins !
Dimanche, c’est la fin du Ramadan et 3 jours de fête vont avoir lieu, cependant Fethiye nous semble plutôt déserte … Curieux, peut-être font-ils la fête chez eux ?
Nous préparons maintenant notre départ pour une remontée au moins jusqu'à l'île de Leros, ce qui nous mettrait en bonne position pour redescendre ensuite avec un vent favorable sur la Crète.