vendredi 16 août 2013

Séjour à Thassos




Du 15 Juillet au 16 août     – Limenas Thassos

Nous nous sentons un peu en vacances à Thassos, les jours s’écoulent tranquillement entre les promenades, la plage, les tours de scooter … Quelquefois les soirées sont un peu bruyantes car les promeneurs et pêcheurs à la ligne sont nombreux sur le quai et … pas toujours discrets !
Le lundi 29 juillet en début d’après-midi, nous sommes hélés par un voilier qui longe la jetée du port , c’est ALGUIDAR , Jean-Claude et Armelle que nous avons rencontrés précédemment à Orei.

 Samedi 3 août
 départ pour une virée sur le continent  en compagnie de Jean-Claude et Armelle. Nous prenons un taxi puis le ferry à Plinos pour nous rendre à Kavala, grande ville située sur le continent à environ 15 milles nautiques. Arrivés là-bas,  nous nous mettons en quête d’une voiture de location mais cela s’avère ardu car, après avoir arpenté les rues du centre ville et visité  5 ou 6 loueurs, il faut se rendre à l’évidence : plus aucune voiture disponible !
Nous avons alors recours à l’office de tourisme où une gentille préposée appelle les 2 derniers loueurs plus éloignés géographiquement … Chance !  Une dernière voiture est disponible chez Hertz. Nous nous y rendons rapidement et prenons possession d’une Fiat Panda qui nous suffit amplement… Et c’est vraiment la dernière voiture !
Seul bémol, nous n’avons pas l’autorisation de franchir la frontière Bulgare avec cette voiture … Qu’importe, on verra plus tard …
La visite de Kavala  est remise à notre retour et sans plus tarder, nous prenons la route du Nord, direction les montagnes en bordure de la frontière.
Le déjeuner dans un petit bistrot à Nikiforos est fort sympathique et, après avoir payé une addition très modeste, nous repartons avec un gros melon, cadeau de la patronne.
Nous entrons ensuite dans la zone montagneuse très boisée, et à partir d’un moment, de nombreux champs avec des plantes en fleurs parsèment la campagne et attirent notre attention. C’est en en voyant les séchoirs que nous identifions les cultures de tabac.
Cette activité semble très importante dans la région . Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à un village et, surprise, une mosquée au milieu des maisons …
Le village suivant, un peu plus important compte 3 mosquées, pas une seule église orthodoxe, nous sommes étonnés car nous sommes en Grèce…
Ano Thermes est le prochain et là, nous nous arrêtons pour y faire une visite. Ce village, sis au bord d’un petit torrent nous paraît pauvre et  tristounet, pas de doute, au vu des mosquées entourées de pierres tombales, des femmes portant le foulard, la population est musulmane. Les ruelles étroites et sinueuses, les maisons construites de bric et de broc, tout cela ne respire pas la gaieté.
Les gens par contre sont très gentils, ils nous disent que l’hiver est froid et la neige abondante, nous n’en doutons pas, à voir les importants tas de bois au pied de chaque maison.
Plus tard, nous apprendrons qu’il s’agit d’une peuplade d’origine Bulgare qui s’est convertie progressivement à l’Islam à partir du XVè siècle. Ils vivent dans des villages reculés de montagne en Thrace mais aussi dans le sud de la Bulgarie, en Macédoine et en Albanie, ce sont les « POMAKS ». Ils furent opprimés par les Bulgares mais pas par les Grecs.
Nous traversons encore plusieurs villages avec des mosquées sur la petite route qui mène à la frontière. Nos cartes routières( trop anciennes) n’indiquent pas de route faisant la liaison avec la Bulgarie mais elle existe bel et bien car nous croisons des voitures Bulgares, nous irons voir …
En attendant, nous nous dirigeons vers Thermes, un hameau qui nous semble être une petite station thermale, espérant y trouver un logement…
En effet, des thermes existent à cet endroit charmant mais sont en partie fermées, Armelle gôutera  cependant au Hammam. Nous trouvons une chambre dans un bloc récemment construit, c’est très correct et peu cher.
Le lendemain matin, nous aurons l’occasion d’échanger quelques mots avec des locaux, le patron de l’auberge pose fièrement à côté du mouton qu’il est en train de faire rôtir et la patronne nous montre son beau jardin et nous offre des tomates ... Que de gentillesse…
Un endroit où l’on aimerait rester un peu plus longtemps.

Malgré l’interdiction, nous sommes toujours décidés d’aller voir la Bulgarie. Nous reprenons donc la route étroite et sinueuse pour bientôt arriver au poste frontière de Agios Konstantinos . Hélas, un pointilleux douanier Bulgare nous refuse l’entrée car la voiture est de location et nous ne pouvons présenter les papiers nécessaires … Nous nous y attendions un peu mais sommes dépités.
Qu’à cela ne tienne, Jean-Claude émet l’idée d’aller voir vers un autre poste frontière situé beaucoup plus à l’ouest.
Pour cela, nous devons refaire une partie de la route faite la veille mais tant pis, on y va !
Quelques heures plus tard, nous nous retrouvons au poste frontière de Exochi et là, pas de problème, douaniers sympathiques et souriants … On passe !

 
La première ville Bulgare est à environ 20 kms et s’appelle GOTSE DELCHEV, c’est là que nous nous rendons. La région est une grande plaine bordée de montagnes très boisées et verdoyantes.
A l’entrée de la ville, beaucoup d’immeubles vétustes style HLM des années 50/60 avec au pied d’énormes tas de bois puis un centre ville plutôt agréable avec une rivière le traversant.
Dans les quartiers, les maisons sont vieilles et souvent en mauvais état. L’impression d’ensemble est que tout cela paraît un peu morose comparé à la Grèce… Même les vitrines des magasins sont tristounettes,  de plus il y a peu de monde dans les rues car nous sommes dimanche.
Un petit tour dans une supérette ouverte nous permet de constater que la vie est quasiment 2 fois moins chère qu’en Grèce. La monnaie est le « LEI ».
Un peu à l’écart de la ville, nous trouvons un bon hôtel et décidons d’y passer la nuit.
Un village nommé Dabnica se trouve à quelques kilomètres et aiguise notre curiosité … Il est situé dans une grande plaine agricole, sur la route circulent nombre de carrioles tirées par un petit cheval ou un âne. La grande activité ici est la culture du tabac, c’est la période de récolte et les carrioles transportent les feuilles que l’on va faire sécher ensuite.
Dans le village, l’on se croit revenu 50 ans ou plus en arrière, les rues ne sont pas goudronnées, les arrières des maisons ( vieilles et vétustes) sont de véritables capharnaüms, il y a autant de chevaux et baudets que de voitures. La mosquée y est aussi présente.
 Il est bien difficile de parler aux gens qui sont cependant très gentils, le Bulgare n’étant pas une langue que nous pratiquons … Nous avons essayé avec un petit père qui conduisait sa carriole mais ce fut difficile ! Il riait de toutes ses dents !
Après une bonne nuit, nous avons pris le chemin du retour et visité la pittoresque vieille ville close de Kavala puis ce fut le ferry pour Thassos.
Maintenant, la saison avance et en ce début Août, les touristes, en majorité de l’Europe de l’Est, se font plus nombreux. Heureusement que nous sommes loin du coin des bars de plage où, chaque soir, la musique est tonitruante !
Nous pensons quitter bientôt Thassos ( après le coup de vent que nous subissons  ce 16 août) et entamer la descente de la mer Egée vers la Crète en faisant bien sûr … des détours !