vendredi 15 juin 2012

Bonjour à tous,
Nous vous emmènerons cette fois de Vathi (île de Samos) à Datça en Turquie

Mardi 29 mai – Vathi – Kusadasi ( TURQUIE) - 23 milles

Départ tranquille dans la matinée par un temps calme et ensoleillé. Au bout d’une demi-heure de route, un petit vent de nord-est se fait sentir et nous décidons de mettre à la voile, au près… Le moteur est mis au ralenti le temps des manœuvres et soudain, l’alarme du moteur retentit … L’alternateur ne charge plus ! Allons bon, voilà encore un problème de plus. Nous continuons un bon moment à la voile mais le vent faiblit et nous ne faisons pas un bon cap, nous remettons donc le moteur tout en surveillant la batterie (moteur) qui ne charge plus. De temps en temps, je la couple avec les autres batteries qui sont chargées par les panneaux solaires de façon à la maintenir à niveau . Nous finissons par arriver à la marina de Kusadasi en début d’après-midi et nous allons au bureau pour faire les formalités d’entrée au pays puis nous nous mettons en quête d’un électro-mécanicien que nous trouvons dans la zone technique. L’homme est sympathique et compétent, il nous fera la réparation à bon compte.

Mercredi 30 mai au jeudi 31 mai - KUSADASI

Nous profitons de la journée du mercredi pour visiter le site archéologique d’Ephèse, nous en reviendrons enchantés, ce site est très bien mis en valeur, certains édifices sont dans un état de conservation remarquable. Bien entendu, de nombreux touristes visitent cet endroit et le port de Kusadasi accueille tous les jours plusieurs paquebots de croisière. Au retour, nous flânons dans la ville mais une dent me fait souffrir depuis plusieurs jours … et de plus en plus … Je me décide soudain à chercher un dentiste ! A la première pharmacie trouvée, nous nous renseignons et l’homme m’indique tout de suite un dentiste de ses amis et son épouse nous conduit à son cabinet Un quart d’heure plus tard et je suis sur le fauteuil, l’homme de l’art procède alors à l’extraction de cette dent qui était fichue… Et voilà une bonne chose de faite ! Le jeudi, l’alternateur est remonté et fonctionne parfaitement. Le bateau à côté de nous n’est autre que « Zig-Zag » et son capitaine Jean-Yves déjà rencontré dans le sud de l’Espagne en 2009. Il nous indique quelques bons endroits sur la côte Turque.

Vendredi 1er juin – Kusadasi – Altinkum – 45 milles

Ce matin, Dam-Marine communique sur Skype, ils nous disent qu’ils sont à Altinkum. Nous regardons sur la carte, c’est sur notre route et si le vent est bon, nous pourrions y aller … Départ donc vers 9h30, le vent est très faible jusqu’à midi, heure à laquelle nous embouquons le détroit de Samos, là où la Turquie et la Grèce ne sont séparées que par un petit kilomètre. Nous pouvons mettre à la voile au vent arrière et déjeunons ensuite tranquillement en admirant les côtes de Samos et les côtes Turques. Puis le vent arrive vraiment, d’Ouest force 4 à 5, nous l’avons de travers et le bateau accélère à 7/8 nœuds. A 5 heures, nous doublons la pointe de Tekagak , longue langue de terre plate, puis passons devant Didyme et sa marina avant de nous engager vers la baie d’Altinkum. Là-bas, après avoir jeté l’ancre par 4 mètres de profondeur sur fond de sable, nous retrouvons avec plaisir Loulou, Dominique et Bastien, les Vannetais de « Dam’Marine » qui remontent vers le Nord.

Samedi 2 juin – Altinkum

Altinkum est une station balnéaire à la mode, très bruyante, les bars et discothèques déversent leur flot de décibels jusqu’à l’aube et il faut impérativement chausser les boules Quiès pour espérer trouver le sommeil ! Infernal ! Dans la journée c’est plus calme, et nous irons faire un tour dans cette ville sans âme où il n’y a que des immeubles abritant des appartements destinés aux vacanciers. De plus, toutes les rues sont en travaux … Cette étape aura quand même été l’occasion d’une brève mais sympathique rencontre.



Dimanche 3 juin – Altinkum - Asin Limani - 20 milles

Tandis que Dam’Marine met le cap à l’Ouest, l’ancre est virée par un temps calme et ensoleillé et nous partons vers l’Est. Un petit vent d’ouest nous permet de hisser nos voiles rapidement et de slalomer parmi les nombreuses fermes marines qui parsèment le golfe de Mandalya Korfezi. Les côtes sont elles, parsemées de nombreux villages de vacances qui envahissent les collines. Ah le beau béton !!! Cela nous fait penser à l’Espagne des années 80-90 … Subiront-ils le même sort ? Cependant, nous avançons et entrons dans une grande baie au fond de laquelle il y a une encoche dans la côte. C’est là que se trouve Asin Limani et il est impossible de distinguer son entrée de loin … Merci le GPS ! Effectivement, en approchant on commence à apercevoir les ruines d’une ancienne tour Byzantine qui marque l’entrée de ce minuscule port. Les restes d’un môle antique sont sous l’eau et il faut faire attention car l’entrée est très étroite. A l’intérieur, nous trouverons une place cul au quai, l’avant tenu par l’ancre. Le hameau est tranquille et cela contraste singulièrement avec l’endroit que nous venons de quitter. Asin Limani n’est autre que le port antique de Iassos, ancienne cité Gréco-Romaine. On peut y voir les vestiges de cette antique cité enfouie dans la verdure parmi les oliviers, le site est très sauvage et les vaches et chèvres s’y promènent en liberté. Le village est très typique et paisible, nous remarquons que les femmes y portent le foulard et des pantalons bouffants à fleurs.

Lundi 4 juin _ Asin Limani- Turku Buku - 15 milles

La météo annonce du vent de sud, nous décidons donc d’aller sur la côte sud du golfe afin d’y trouver un meilleur abri. La traversée s’effectue sous voiles et nous devons parfois tirer un bord afin d’éviter une ferme marine. Nous arrivons ainsi sur la côte sud et entrons dans une grande et jolie baie très bien abritée de tous les vents sauf Nord-est . Il y a des bouées à disposition et nous en attrapons une car la baie est profonde et il n’est pas possible d’y mouiller son ancre près du rivage occupé par des plages balisées . Ces plages sont bordées de bars et restaurants, l’endroit paraît assez chic et de nombreux gros yachts et voiliers sont au mouillage ou amarrés à un quai aménagé.

Mardi 5 juin au Vendredi 8 juin – Turku Buku

Le lendemain, nous débarquons en annexe au petit port de pêche voisin et nous renseignons pour trouver du ravitaillement. Une jeune femme nous indique le village à 2 kms puis interpelle une voiture avec 2 jeunes et leur demande de nous y emmener, ce qu’ils font de bonne grâce ! Ils nous déposent devant le super-marché et nous ferons le retour à pied avec nos provisions, mais ce n’est finalement pas si loin et cela fait du bien de marcher. Nous resterons finalement 4 jours, car un coup de vent de Nord-ouest est annoncé et nous trouvons que l’abri est bon. Les collines aux alentours sont couvertes de résidences de vacances , c’est une station balnéaire, tout est fait pour le bonheur du vacancier : les résidences sont plutôt jolies à l’intérieur, très fleuries , avec piscines et tout ce qu’il faut ! Les bars et restaurants sont les pieds dans l’eau, il n’y a qu’à se laisser vivre ... Quand on se donne la peine d’escalader les collines, l’on jouit de magnifiques panoramas … qui seraient encore plus beaux s’il n’y avait tout ce béton ! Nous avons visité aussi les arrières, là où vivent les autotochtones qui ne sont pas dans le business, là ça change de note, le bling-bling disparaît pour faire place à des gens qui semblent vivre modestement, certains gardant leurs vaches au bord de la route. On voit aussi de nombreuses résidences inoccupées … N’en ont-ils pas fait trop ? Les deux dernières nuits furent très bruyantes, rythmées par les basses assourdissantes des discos … Les boules !!!

Samedi 9 juin – Turk Buku – Kos (île de KOS – Grèce) – 30 milles

En l’absence de vent, la sortie du golfe s’effectue au moteur mais dès que nous avons doublé la pointe de Bahce , le vent d’ouest fait son apparition, soufflant à force 3 puis 4 un peu plus tard. Nous faisons donc bonne route au vent de travers entre les côtes Turques et leurs villages de vacances et les côtes Grecques de Kalimnos, Pserimos et Kos qui, elles, sont pratiquement vierges. C’est en début d’après-midi que nous faisons notre entrée dans le port circulaire de Kos et trouvons une place cul au quai au pied du magnifique château-fort. Un voilier Français des Sables d’Olonne est notre voisin, nous bavardons un peu mais ils quittent Kos peu après pour Bodrum. En relevant leur ancre, ils relèvent aussi celle de leur voisin plus une autre qui semble n’appartenir à personne, ils ont bien de la misère à s’en débarrasser ! Peu après, nous nous apercevons que notre ancre est aussi décrochée et devons recommencer la manœuvre !

Dimanche 10 juin au Lundi 11 juin – KOS

La ville de Kos est agréable avec ses vestiges antiques, son château-fort, son ancienne mosquée. Les parcs aux arbustes magnifiquement fleuris et les espaces ombragés sont nombreux et permettent de se rafraîchir car il y fait très chaud. Cette ville sacrifie aussi au tourisme avec sa grande plage bordée d’innombrables cafés et restaurants et ses petites rues où foisonnent les commerces de souvenirs et autres bimbeloteries. Autant dire que l’Europe du nord y est bien représentée ! En dehors du centre touristique, nous trouverons une excellente petite taverna pas chère au patron sympathique … Le lundi, ayant besoin de gaz, le responsable de la partie plaisance du port m’emmène sur son scooter jusqu’à un magasin … Sympa !

Mardi 12 juin Kos- Cnide ( Turquie) - 23 milles

Le vent est bien orienté à la sortie du port de Kos et nous pousse dans la bonne direction. Malheureusement, quand nous passons derrière l’île , il nous vient subitement de face car il fait le tour de l’île , nous nous retrouvons donc au près et devons tirer 2 bords pour rejoindre le cap Deveboynu sur la côte Turque… Là le vent tourbillonne et ne sait plus dans quelle direction aller, nous mettons donc le moteur pour couvrir les 3 derniers milles restants. Cnide était une importante cité antique et se trouve derrière un promontoire formant un T , d’un côté se trouve le port antique des trirèmes ouvert à l’ouest et de l’autre, une petite baie dont l’entrée était protégée par un môle dont il subsiste des parties. Il faut donc prendre garde car une partie de l’antique enrochement est submergé. Ah que voilà un joli petit mouillage au pied des vestiges de la cité ! Une jetée a été aménagée par le propriétaire de l’unique restaurant pour recevoir des bateaux de plaisance. Nous choisissons plutôt de jeter l’ancre dans une eau limpide car il y a de la place sur le plan d’eau. Dans l’après-midi, les bateaux arrivent sans cesse et s’agglutinent sur le petit quai qui est bientôt complet, certains bateaux sont à couple. Nous avons aussi des voisins assez proches mais cela se passe bien et la nuit fut fort calme…

Mercredi 13 juin – Cnide

La matinée fut consacrée à une belle promenade à l’intérieur du site de la cité antique avec en prime de magnifiques points de vue sur les deux ports et l’après-midi, nous eûmes le spectacle des Goulettes charter arrivant les unes après les autres … Mais ces goulettes-là, au demeurant très belles, ne transportent que quelques passagers, ce ne sont donc pas des flots de touristes qui débarquent.( NB les goulettes ou Gulets sont des bateaux traditionnels Turcs gréés en Ketch ou en Goelette et dédiés à la croisière).

Jeudi 14 juin – Cnide – Datça ( 23 milles )

Ce matin, nous sommes réveillés par le vent d’ouest, c’est bon pour nous qui faisons de l’Est ! Hélas, à peine partis, ce vent tourne à l’est en faiblissant et nous tirons un long bord à petite vitesse puis devons remettre le moteur car c’est la grande pétole. Plus tard, nous doublons le cap Ince Burun qui marque l’entrée du grand golfe où se trouve Datça et là, un bon vent portant nous autorise à parcourir les derniers milles à la voile. La baie de Datça est bien protégée mais le meltem y provoque de violentes rafales … Nous verrons bien car, pour le moment, c’est du vent faible de sud et nous jetons l’ancre dans des eaux calmes et limpides, un peu à l’écart de la ville. Nous allons faire une promenade à pied dans cette jolie petite ville, qui est un peu touristique mais sans plus. C’est aussi une station balnéaire.

Vendredi 15 juin – Datça

Eh bien aujourd’hui, le meltem est là, montant progressivement en puissance. Je trouve que nous sommes un peu près des rochers, aussi changeons-nous de place et nous jetons notre ancre un peu plus à l’écart. Les rafales deviennent violentes et le bateau tire beaucoup sur sa chaîne en faisant des embardées, aussi restons-nous à bord, tant pis … Nous descendrons demain … Si Eole veut bien !