mardi 3 juillet 2012

Bonjour à tous,
Le voyage continue, le long d'une jolie côte Turque malheureusement parfois très, très fréquentée !

Samedi 16 juin – Datça – Baie de Armak Buku – golfe de Hisaronu

Après avoir fait quelques emplettes, nous quittons Datça en début d’après-midi, cap à l’est. Nous allons nous enfoncer dans le golfe de Hisaronu qui est réputé pour ses beaux mouillages. Un léger vent d’ouest nous pousse doucement et nous atteignons une petite baie située sur la côte nord du golfe, la baie de Armak Buku. Elle est complètement déserte et nous éprouvons quelques difficultés à trouver un bon endroit pour mouiller car c’est très profond.
Nous finissons par approcher près du bord et je porte une amarre à terre, sur le tronc d’un jeune et vigoureux pin, 40 mètres de chaîne d’ancre et un bon amarrage à terre, nous voilà bien installés et nous pouvons profiter d’une bonne baignade dans une eau limpide à 26° …
L’environnement est paradisiaque et nous sommes absolument seuls, le temps est calme, les cigales chantent, un âne brait dans le lointain, quel repos !

Dimanche 17 juin - Armak Buku – Selimiye - 8 milles

Juste comme nous larguons notre amarre, une goulette apparaît et vient mouiller près de l’endroit où nous sommes … Finie la solitude, mais comme nous avons un anniversaire à fêter, nous mettons le cap sur la baie profonde de Selimiye Koyu , toujours dans ce golfe de Hirasonu et allons mouiller à la jetée d’un restaurant devant le village de Selimiye.
C’est (presque) gratuit si nous déjeunons au restaurant, de plus celui-ci est excellent et peu cher, cela nous fera une agréable escale au fond de cette baie où il fait quand même très chaud.
Le village est tout petit et l’on a vite fait le tour, les femmes conduisent leurs vaches au bord de la route, on sent que ,en dehors des restos de bord de mer, les gens sont des paysans.

Lundi 18 juin – Selimiye – îlot de Koca Adasi – 8 milles

Encore un saut de puce en tirant des bords contre un léger vent d’ouest et nous découvrons un léger enfoncement sur la côte Est d’un îlot nommé Koca Adasi. Cet endroit nous paraît bien abrité du vent dominant qui est d’ailleurs faible en ce moment. Cependant, c’est très profond, à une centaine de mètres du bord, le sondeur indique encore 35 mètres.
Finalement, nous jetons l’ancre à une profondeur de 15 mètres et reculons tout près du bord, à raser les cailloux et je vais porter une amarre sur un tronc de vieil arbuste qui paraît encore assez robuste. L’ancre a croché plus ou moins bien et nous arrivons quand même à tendre la chaîne et équilibrer cet amarrage.
Le temps étant stable, nous nous sentons en sécurité dans ce petit endroit de charme complètement désert. Cependant le soir, une goulette avec quelques passagers y viendra mouiller ainsi qu’une famille dans un petit bateau de pêche …

Mardi 19 juin – Koca Adasi – Bozburun – 18 milles

Ce matin, nous sortons du golfe de Hirasonu, toujours en tirant des bords contre ce léger vent d’ouest dominant. Ce vent forcira un peu et nous fera bien accélérer jusqu’au cap Atabol qui marque la fin du golfe, puis il tombera presque complètement avant de se renforcer à nouveau et nous pousser vers la baie de Bozburun à travers le dédale des nombreux îlots.
Des voiliers et aussi des goulettes sont mouillés un peu partout le long des rivages et nous entrons dans la grande baie de Bozburun à la voile par vent de travers sur une mer plate. Nous trouvons un mouillage sur un haut fond un peu éloigné du village et nous sommes relativement isolés.

Mercredi 20 juin au Jeudi 21 Juin - Bozburun

Bozburun était autrefois un petit village de pêcheurs d’éponges à l’époque où cette pêche était rentable. Cette activité a maintenant disparu et ce village essaie de se reconvertir dans un peu de tourisme. Les petites pensions, hôtels et restaurants se succèdent le long d’un joli bord de mer souvent escarpé et les nombreux bateaux de passage ou d’excursions apportent quelques revenus à certains habitants.
Plus à l’arrière, on retrouve une campagne aride et montagneuse où les petites vallées sont cultivées d’amandiers, oliviers, orangers et figuiers notamment. Les lauriers-roses poussent dans le cours des petits ruisseaux asséchés et marquent les collines roussies de taches de couleurs.
Un sentier de chèvres serpentant dans le maquis et s’élevant vers le haut des collines nous a offert de superbes points de vue sur la grande baie de Bozburun et ses îlots. En route, nous avons croisé nombre de chèvres à la fois curieuses et craintives et d’une agilité …

Vendredi 22 juin – Bozburun – Sogut – 6 milles

C’est vers la baie voisine que nous nous dirigeons ce matin, poussés par un léger zéphyr qui nous laisse tout le loisir d’admirer les paysages montagneux et quelque peu arides qui nous entourent. Une fois entrés dans la baie, nous allons jusqu’au fond où nous trouvons une toute petite crique isolée qui nous servira d’abri.
L’ancre est jetée par 3,50 mètres de fond seulement sur du sable de bonne tenue, ce qui est gage d’un bon mouillage sécurisant. Le village de Sogut se trouve à environ 500 mètres en face, et des habitations sont disséminées dans une vallée verdoyante qui s’enfonce dans la montagne. Les gens du pays sont d’un abord sympathique et ont le salut facile, il s’agit pour la plupart de paysans et les tracteurs sont nombreux … Mais il y a aussi un chantier naval un peu archaique où l’on construit des goulettes, ces petits chantiers sont fréquents dans la région.

Samedi 23 juin – Sogut – Boku buku – 21 milles

Aujourd’hui, il nous faut sortir du golfe contre le vent (faible) et le courant, nous avons dû batailler dur et tirer de nombreux bords pour finalement doubler le cap Karaburun où le vent a fini par adonner et nous emmener jusqu’à l’entrée de la baie de Boku Buku que l’on ne découvre qu’en arrivant dessus. Cette baie est assez profonde et il faut aller jusque dans le fond pour trouver des hauteurs d’eau convenables.
Nous finissons par mouiller pas très loin du bord par 4,50 mètres environ et nous sommes plutôt contents de notre emplacement … Mais le soir, qu’est-ce qui arrive ? … Une goulette bien sûr, avec des passagers Britanniques. Elle vient mouiller juste à côté de nous et porte une amarre à terre … Je fais remarquer au capitaine que nous n’avons pas d’amarre et qu’en évitant, on va aller dans son bateau … Cela ne l’émeut pas et il propose tout de suite d’envoyer son zodiac porter notre amarre à terre, ce qui fut tout de suite fait et a contenté tout le monde.
Le lendemain, à notre réveil, la goulette était partie … mais au moment du départ, 4 autres arrivaient !

Dimanche 24 juin – Boku Buku – Rhodes (Grèce) – 13 milles

Ce matin, le meltem commence à s’installer mais il n’est pas encore trop fort, la navigation au portant sera agréable et rapide par 10/12 nœuds de vent d’abord puis une quinzaine de nœuds. Nous mettrons un peu plus de 2 heures pour parcourir les 13 milles qui nous séparent de Rhodes.
Le port de Rhodes est grand et il se divise en plusieurs parties, nous nous dirigeons vers le port de Mandraki qui accueille les bateaux de plaisance et nous passons entre deux colonnes surmontées d’une biche et d’un cerf. Ces deux colonnes sont supposées être les emplacements des pieds du fameux colosse de Rhodes qui n’a peut-être jamais existé.
Ce port étant très fréquenté, nous avions pris la précaution de réserver une place, ce que nous ne faisons jamais habituellement, nous avons droit à deux jours maximum. Le « marinero » nous attendait et nous affecte une place dans un coin parmi un tas de bateaux, les uns sur ancre, les autres sur pendilles. Pour nous, c’était l’ancre obligatoire … Avec le vent, la manoeuvre fut difficile et nous avons dû mouiller une trop petite longueur de chaîne, mais enfin … Advienne que pourra ! Pour l’instant, nous sommes calés entre les autres bateaux.
L’après-midi fut consacré à la visite de la vieille ville et ses restes de la période des Croisades, Rhodes étant une base des Chevaliers de Saint Jean. Les rues et édifices datant de cette époque sont dans un état de conservation remarquable. Nous avons pris plaisir à flâner dans les anciens quartiers parmi les ruelles non fréquentées par les touristes et fleurant bon le passé.

Lundi 25 Juin - RHODES

Notre voisin de tribord a décidé de partir ce matin, le meltem souffle fort déjà et dès qu’il quitte sa place, on se met en travers, l’ancre n’étant pas assez efficace. Le voisin de babord , un 35 pieds de régate voit son ancre décrocher, nous nous décalons donc d’une place et le marinero donne une pendille laissée disponible au bateau de sport et nous demande de nous accrocher sur lui , au lieu de faire l’inverse …je pressens les problèmes à venir mais il ne veut rien savoir .
Le soir, vers 10 heures, ils nous annoncent qu’ils vont partir et le marinero nous demande de laisser Algieba se plaquer contre le quai car il y a un espace disponible , ceci au risque de heurter le bateau voisin , d’abimer le nôtre et de ne pas pouvoir repartir. Inutile de vous dire que le capitaine râle et profère des mots grossiers ! Finalement, nous négocions un départ ensemble le lendemain matin à 5 heures.

Mardi 26 juin – Rhodes – crique de Gerbeske ( Turquie) – 16 milles

A 5 heures, personne ne bouge sur le bateau d’à côté ! Nous tambourinons jusqu’à ce qu’une tête émerge car nous voulons de l’aide pour le départ. Evidemment, nos charmants voisins ont mouillé leur ancre sur la nôtre et nous la relevons en même temps, le temps de se débarrasser de cette ancre, le vent nous repousse dans leur pendille et nous voilà pris au piège, coincés entre deux bateaux, impossible d’avancer ni de reculer …finalement nous arrivons à raccrocher Algieba sur le bateau le plus proche, les régatiers parviennent à décrocher leur pendille prise dans l’un des safrans et à partir ouf !!! Nous parvenons à nous dégager de ce maudit endroit à notre tour.
Nous nous souviendrons du port de Rhodes, bordélique et venté ! Champion du ramassage d’ancres en tout genre … dommage car l’endroit est bien pratique pour visiter cette magnifique ville qui nous a beaucoup plu…
En tout cas, nous voilà partis à l’aube, par 25 nœuds de vent établis et des rafales, la mer est bien formée et c’est sous génois seul à un ris que nous remettons cap au nord vers la Turquie à bonne vitesse. Le vent est travers mais la mer aussi et nous sommes un peu secoués … A 4 milles de la crique de Gerbeske qui est notre but, le vent tombe subitement et nous laisse roulant, voiles pendantes … Ah ce meltem ! Pénible !
Nous entrons alors dans une jolie petite crique, entourée de montagnes abruptes et dont la petite plage est bordée par quelques ruines. Plus haut, les restes d’une Eglise Byzantine sont enfouis dans la végétation. Le mouillage est impeccable sur 4 mètres de fond de sable clair et nous déroulons 50 mètres de chaîne pour porter une amarre à terre. Quelques voiliers sont mouillés dans cet endroit tranquille et nous profitons d’un bon bain dans une eau claire, chaude et transparente…
Vers midi, un bateau à passagers arrive et jette son ancre tout près de la nôtre puis un deuxième … Les barbecues déjà fumants sont sur le pont, tout le monde débarque, un bateau à moteur avec divers engins de ski nautique arrive aussi afin de ne pas laisser ces pauvres touristes s’ennuyer etc ... Ils repartent, d’autres arrivent, mouillant leurs grosses ancres tout près de la nôtre Grrr ! Ah nous avons de la distraction ! Heureusement ils ne sont pas trop bruyants et à partir de 16 h tout redevient tranquille ! Mais Maître Meltem lui, a choisi de nous empoisonner la vie, il se remet à souffler en rafales puissantes qui descendent de la montagne, ce qui a pour effet de faire chasser un peu notre ancre, heureusement l’eau est limpide et je peux la surveiller et puis la nuit le calme revient, nous n’entendons plus que les grillons …

Mercredi 27 juin – Gerbeske – Baie de Marmaris – 12 milles

Départ tranquille au moteur dans la matinée, la crique est complètement déserte et le vent est nul. Passé la pointe de Kadirga, un vent de face pour 15 à 20 nœuds nous cueille, c’est toujours le meltem … Nous n’avons pas le courage ce matin de tirer des bords et c’est au moteur que nous entrons dans la grande et jolie baie de Marmaris, toute entourée de montagnes.
Etant donné la direction du vent, nous choisissons d’aller mouiller sur la côte Ouest devant les hotels et plages. On peut mouiller à faible profondeur et la tenue est bonne si l’on trouve un espace de sable parmi la couche épaisse d’herbes. Nous sommes le seul bateau à mouiller ici et je mets 50 mètres de chaîne car le meltem commence à être musclé.
Tout l’après-midi, nous aurons droit au ballet des divers engins flottants rasant le bateau, quelquefois à grande vitesse … Puis le soir, plusieurs bateaux tout illuminés stationnent devant les plages tandis que leurs passagers dînent ou dansent au son de la musique disco … En face, un orchestre rétro nous envoie sa musique nostalgique des années 80 … On se dit que la nuit va être difficile ! Eh bien non … Vers minuit, tout s’arrête et la nuit devient calme.

Jeudi 28 juin – Traversée de la baie et entrée à Yacht Marina

Nous voulons régler absolument notre problème de frigo et, pour être plus tranquille, nous choisissons d’aller à la marina pour 3 ou 4 jours. Le tarif est moins élevé que nous ne le pensions et de plus, ils nous proposent un contrat d’un mois à un prix défiant toute concurrence … Nous allons réfléchir … En attendant, nous nous mettons en quête d’une pompe pour le frigo, il y a de très grands magasins en ville mais … impossible de trouver une pompe qui convienne, il s’agit d’un modèle spécial à très basse consommation.
Nous faisons donc venir un spécialiste qui constate et ne reparaît pas … Un deuxième viendra le lendemain, démonte la pompe et revient en disant qu’elle est HS, ce que je savais, il veut en monter une qui ne me convient pas donc il remet l’ancienne en faisant un petit dépannage de fortune et me propose un modèle qu’il doit commander à Istanbul . On attend … 5 jours ont passé et, ne sachant pas combien de temps cela va durer, nous avons choisi le contrat d’un mois dans cette marina gigantesque … où finalement on n’est pas si mal car c’est calme et … nous avons besoin d’un peu de calme !
Un bus toutes les demi-heures pour la ville distante de 8 kms, des magasins sur place et nous allons en profiter pour louer une voiture et visiter un peu l’intérieur…
La ville de Marmaris quant à elle, offre peu d’intérêt, c’est une usine à touristes. Plage, hôtels, bars, restaurants , ballades en goulette sont les principales activités

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