Du
15 Juillet au 16 août – Limenas
Thassos
Nous nous sentons un peu en vacances à
Thassos, les jours s’écoulent tranquillement entre les promenades, la plage,
les tours de scooter … Quelquefois les soirées sont un peu bruyantes car les
promeneurs et pêcheurs à la ligne sont nombreux sur le quai et … pas toujours
discrets !
Le lundi 29 juillet en début
d’après-midi, nous sommes hélés par un voilier qui longe la jetée du port ,
c’est ALGUIDAR , Jean-Claude et Armelle que nous avons rencontrés précédemment
à Orei.
Samedi 3 août
départ pour une virée
sur le continent en compagnie de Jean-Claude et Armelle. Nous prenons un
taxi puis le ferry à Plinos pour nous rendre à Kavala, grande ville située sur
le continent à environ 15 milles nautiques. Arrivés là-bas, nous nous mettons en quête d’une voiture de
location mais cela s’avère ardu car, après avoir arpenté les rues du centre
ville et visité 5 ou 6 loueurs, il faut
se rendre à l’évidence : plus aucune voiture disponible !
Nous avons alors recours à l’office de
tourisme où une gentille préposée appelle les 2 derniers loueurs plus éloignés
géographiquement … Chance ! Une
dernière voiture est disponible chez Hertz. Nous nous y rendons rapidement et
prenons possession d’une Fiat Panda qui nous suffit amplement… Et c’est vraiment
la dernière voiture !
Seul bémol, nous n’avons pas
l’autorisation de franchir la frontière Bulgare avec cette voiture …
Qu’importe, on verra plus tard …
La visite de Kavala est remise à
notre retour et sans plus tarder, nous prenons la route du Nord, direction les
montagnes en bordure de la frontière.
Le déjeuner dans un petit bistrot à Nikiforos
est fort sympathique et, après avoir payé une addition très modeste, nous
repartons avec un gros melon, cadeau de la patronne.
Nous entrons ensuite dans la zone
montagneuse très boisée, et à partir d’un moment, de nombreux champs avec des
plantes en fleurs parsèment la campagne et attirent notre attention. C’est en
en voyant les séchoirs que nous identifions les cultures de tabac.
Cette activité semble très importante
dans la région . Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à un village et,
surprise, une mosquée au milieu des maisons …
Le village suivant, un peu plus
important compte 3 mosquées, pas une seule église orthodoxe, nous sommes
étonnés car nous sommes en Grèce…
Ano Thermes est le prochain et là,
nous nous arrêtons pour y faire une visite. Ce village, sis au bord d’un petit
torrent nous paraît pauvre et
tristounet, pas de doute, au vu des mosquées entourées de pierres
tombales, des femmes portant le foulard, la population est musulmane. Les
ruelles étroites et sinueuses, les maisons construites de bric et de broc, tout
cela ne respire pas la gaieté.
Les gens par contre sont très gentils,
ils nous disent que l’hiver est froid et la neige abondante, nous n’en doutons
pas, à voir les importants tas de bois au pied de chaque maison.
Plus tard, nous apprendrons qu’il
s’agit d’une peuplade d’origine Bulgare qui s’est convertie progressivement à
l’Islam à partir du XVè siècle. Ils vivent dans des villages reculés de
montagne en Thrace mais aussi dans le sud de la Bulgarie, en Macédoine et en Albanie,
ce sont les « POMAKS ». Ils furent opprimés par les Bulgares mais pas
par les Grecs.
Nous traversons encore plusieurs
villages avec des mosquées sur la petite route qui mène à la frontière. Nos
cartes routières( trop anciennes) n’indiquent pas de route faisant la liaison
avec la Bulgarie mais elle existe bel et bien car nous croisons des voitures
Bulgares, nous irons voir …
En attendant, nous nous dirigeons vers
Thermes, un hameau qui nous semble être une petite station thermale, espérant y
trouver un logement…
En effet, des thermes existent à cet
endroit charmant mais sont en partie fermées, Armelle gôutera cependant au Hammam. Nous trouvons une chambre
dans un bloc récemment construit, c’est très correct et peu cher.
Le lendemain matin, nous aurons
l’occasion d’échanger quelques mots avec des locaux, le patron de l’auberge
pose fièrement à côté du mouton qu’il est en train de faire rôtir et la patronne
nous montre son beau jardin et nous offre des tomates ... Que de gentillesse…
Malgré l’interdiction, nous sommes
toujours décidés d’aller voir la Bulgarie. Nous reprenons donc la route étroite
et sinueuse pour bientôt arriver au poste frontière de Agios Konstantinos .
Hélas, un pointilleux douanier Bulgare nous refuse l’entrée car la voiture est
de location et nous ne pouvons présenter les papiers nécessaires … Nous nous y
attendions un peu mais sommes dépités.
Qu’à cela ne tienne, Jean-Claude émet
l’idée d’aller voir vers un autre poste frontière situé beaucoup plus à
l’ouest.
Pour cela, nous devons refaire une
partie de la route faite la veille mais tant pis, on y va !
Quelques heures plus tard, nous nous
retrouvons au poste frontière de Exochi et là, pas de problème, douaniers
sympathiques et souriants … On passe !
La première ville Bulgare est à
environ 20 kms et s’appelle GOTSE DELCHEV, c’est là que nous nous rendons. La
région est une grande plaine bordée de montagnes très boisées et verdoyantes.
A l’entrée de la ville, beaucoup
d’immeubles vétustes style HLM des années 50/60 avec au pied d’énormes tas de
bois puis un centre ville plutôt agréable avec une rivière le traversant.
Dans les quartiers, les maisons sont
vieilles et souvent en mauvais état. L’impression d’ensemble est que tout cela
paraît un peu morose comparé à la Grèce… Même les vitrines des magasins sont
tristounettes, de plus il y a peu de
monde dans les rues car nous sommes dimanche.
Un petit tour dans une supérette
ouverte nous permet de constater que la vie est quasiment 2 fois moins chère
qu’en Grèce. La monnaie est le « LEI ».
Un peu à l’écart de la ville, nous
trouvons un bon hôtel et décidons d’y passer la nuit.
Un village nommé Dabnica se trouve à
quelques kilomètres et aiguise notre curiosité … Il est situé dans une grande
plaine agricole, sur la route circulent nombre de carrioles tirées par un petit
cheval ou un âne. La grande activité ici est la culture du tabac, c’est la
période de récolte et les carrioles transportent les feuilles que l’on va faire
sécher ensuite.
Dans le village, l’on se croit revenu
50 ans ou plus en arrière, les rues ne sont pas goudronnées, les arrières des
maisons ( vieilles et vétustes) sont de véritables capharnaüms, il y a autant de
chevaux et baudets que de voitures. La mosquée y est aussi présente.
Il est bien difficile de parler aux gens qui
sont cependant très gentils, le Bulgare n’étant pas une langue que nous
pratiquons … Nous avons essayé avec un petit père qui conduisait sa carriole
mais ce fut difficile ! Il riait de toutes ses dents !
Après une bonne nuit, nous avons pris
le chemin du retour et visité la pittoresque vieille ville close de Kavala puis
ce fut le ferry pour Thassos.
Maintenant, la saison avance et en ce
début Août, les touristes, en majorité de l’Europe de l’Est, se font plus
nombreux. Heureusement que nous sommes loin du coin des bars de plage où,
chaque soir, la musique est tonitruante !
Nous pensons quitter bientôt Thassos (
après le coup de vent que nous subissons
ce 16 août) et entamer la descente de la mer Egée vers la Crète en
faisant bien sûr … des détours !