Du
13 juin au 22 juin - Chios marina
Bien que forcé, notre long séjour à
Chios ne fut pas désagréable, la ville est sympa et ses alentours offrent de
jolies promenades. A proximité de la marina, un minuscule bout de plage très
abrité du meltem nous permettait de bonnes baignades dans une eau chaude et
calme.
Nous avons fait la connaissance de
Jean-Pierre et Monique à bord de « Eleuthera », ils se promènent dans
le coin et accueillaient leurs sympathiques amis Pascal et Bernadette, nous
avons passé quelques bons moments ensemble. Malheureusement, ils n’ont pu
naviguer pour leur première semaine de vacances…
Tous les jours, nous faisions un brin
de causette avec Stratos, un ancien qui venait pêcher sur le quai ( et aussi un
ancien marin ). Sur le chemin de la ville, nous nous arrêtions discuter avec
Floradis qui a travaillé en France pendant 25 ans, chez Citroen. Il passe
tranquillement sa retraite dans sa chère île de Chios, ses filles sont mariées
à des Français et établies en France.
Dimanche
23 juin – Chios marina – Marmaro - 30
milles
Ce matin, le vent a baissé d’un ton
mais souffle encore à force 5 quand nous partons, direction l’île de Psara
située au Nord-Ouest de Chios. La route
directe fait 40 milles mais nous savons que ce sera plus long car il va falloir
tirer des bords !
Un ris est pris dans la grand-voile et
en 4 bons bords rondement menés, nous sortons du canal de Chios, nous pensons
avoir fait le plus difficile … Las, le vent jusque là orienté au
nord/nord-ouest vire carrément à l’ouest en forcissant 25 nœuds, la mer se
creuse sur la côte nord de Chios où les fonds remontent et Algieba fait des
bonds. Nous n’arrivons pas à faire une route correcte et sentons que ce sera
difficile de rejoindre Psara.
Nous avons dépassé Marmaro de 5 milles
environ et nous décidons de faire demi-tour pour nous y abriter. Au vent
arrière, sous grand-voile seule à un ris, nous filons à 7 nœuds et rejoignons
rapidement Marmaro pour nous mettre à
l’abri derrière la jetée qui sert de quai.
La nuit n’est pas trop tranquille car
2 chalutiers viennent le soir au quai, ils font beaucoup de bruit …
Lundi
24 juin au mardi 25 juin – Marmaro – Skopelos ( île de Skopelos- Sporades du
Nord) – 127 milles
Départ à 8H30 ce matin après le
traditionnel coup de tampon au Port police. La route va être longue jusqu’aux
Sporades et pour l’instant, nous avons le vent de face … bien sûr ! Nous
faisons un cap plein Ouest.
Un peu de moteur et nous pouvons
mettre à la voile car le vent adonne un
peu, pas suffisamment cependant pour permettre le passage nord de Psara et nous
devons tirer un bord pour passer la pointe Nord de l’île.
Le vent vire Nord/Nord-Ouest ensuite
et nous pouvons faire bonne route au près bon plein jusqu’au soir, croisant de
nombreux cargos et porte-containers. A la tombée de la nuit, c’est Le grand
calme et nous ferons le reste au moteur, la nuit de pleine lune est splendide
et tranquille, pas un bateau sur l’eau.
L’île de Skyros est laissée sur
tribord et au petit matin apparaissent Peristera, Alonissos et Skopelos, les
principales îles des Sporades. Nous faisons notre entrée dans le port de
Skopelos en milieu de matinée alors que beaucoup de voiliers le quittent.
Mardi 25 juin au lundi 1er juillet - Skopelos
Nous connaissons déjà Skopelos pour y
être restés quelques jours en 2011. Le village blanc avec ses toits de tuile,
entouré de montagnes verdoyantes est toujours aussi joli et agréable .
Il y a déjà des touristes mais sans
plus.
De gros ferries entrent dans le port 4
ou 5 fois par jour et viennent faire leur manœuvre à quelques encâblures des voiliers avant de jeter leurs énormes
ancres tout près des nôtres… C’est très impressionnant et le ressac qu’ils
provoquent est désagréable.
Bien que nous ayons changé de région,
le meltem est très virulent cette année et nous en prenons encore une bonne
« volée » la nuit du jeudi au vendredi. La houle entre dans le port
et rend le mouillage très inconfortable … On en a un peu marre de ce maudit
vent !!!
Et ce n’est pas fini, le week-end est
très venté, les bateaux bougent beaucoup dans le port, l’amortisseur en
caoutchouc que j’avais installé s’est cassé dans les violentes secousses …
Bref … ça commence à bien faire !
Enfin, tout cela ne nous empêche pas
de faire de jolies ballades à pied sur les contreforts boisés dominant la baie de Skopelos. Nous
trouvons que les touristes ne sont pas très nombreux cette année.
Mardi 2 juillet – Skopelos – Ormos Klima (île de
Peristera) – 21 milles
Le départ est prévu en début
d’après-midi alors que le vent commence à mollir et la mer à s’adoucir quelque
peu. Un voilier de location monté par un équipage familial Sud-Africain s’est
amarré près de nous la veille. Son capitaine est un « pépère »
bourru, je lui fais remarquer que sa chaîne d’ancre doit passer par-dessus la
nôtre car elle est de travers, il me répond évasivement …
Au moment de partir, nous lui
expliquons qu’il doit mollir complètement sa chaîne afin de permettre le
relevage de notre ancre … Il dit oui …
Evidemment, notre chaîne passe sous la
sienne et il ne fait rien ! Nous avons beau lui crier de mollir, rien n’y
fait et impossible de relever l’ancre tant sa chaîne est tendue …
A ce moment, un gros ferry entre dans
le port, nous devons dégager car il vient faire sa manœuvre là où nous sommes…
Tant bien que mal, nous regagnons notre place !
Heureusement, un de ses collègues qui
a l’air plus dégourdi vient en renfort, une fois le ferry reparti, nous
recommençons la manœuvre, ils mollissent bien la chaîne et nous pouvons relever
et partir … Ouf !
Le vent s’établit au nord-est force 3
et nous pouvons tirer des bords entre les îles, la navigation est agréable et
la mer plus douce dès que nous avons franchi la passage entre Skopelos et
Alonissos.
Nous mettons le cap sur la côte nord
de Peristera où nous connaissons une petite crique peu fréquentée, nous y
arrivons en fin d’après-midi. Il n’y a personne, pas une ride sur une eau
transparente et un fond de sable … le bonheur !
Une amarre est portée à terre et
tournée autour d’un pied d’arbousier et nous voilà bien installés.
Les cigales s’en donnent à cœur joie
et quelques biquettes folâtrent dans un maquis impénétrable. L’île de Peristera
n’est pas habitée. Nous passerons une nuit fort calme.
Mercredi
3 juillet – Ormos Klima
L’endroit est tellement agréable et
tranquille que nous décidons d’y rester la journée pour profiter de la baignade
et du farniente. Cependant, en milieu d’après-midi, un voilier de location
s’approche, tourne et finalement décide de venir dans « notre »
crique alors qu’il y en a une autre plus loin où il n’y a personne …
étrange, d’autant que la place est très restreinte … mais ce sont des Italiens,
ils ne supportent pas la solitude !
Nous avons droit au long spectacle
d’un amarrage théâtral, avec force gesticulations et discussions … Finie
la tranquilité !
Bon, une fois installés, ils nous
foutront quand même la paix …
Jeudi
4 juillet – Ormos Klima – Koukounaries ( île de Skiathos)- 33 milles
Un nouvel épisode de vent fort est prévu
pour le week-end, aussi décidons-nous de nous replier vers l’ouest en direction
de l’île d’Eubée, là où le meltem commence à être moins virulent.
Pour l’instant, le vent est faible et
nous pousse doucement, nous mettrons 10 heures pour parcourir 33 milles …
Arrivés sur la côte sud de l’île de
Skiathos, nous faisons une incursion dans la baie de Platania, où un mouillage
est mentionné dans notre guide. Malheureusement, l’endroit a été réaménagé et
il n’y a plus de place pour le mouillage … Tant pis, nous rejoignons alors la
baie voisine de Koukouniares que nous connaissons déjà. La zone de mouillage a
une largeur restreinte car les fonds descendent rapidement et il y a pas mal de
bateaux.
Nous trouvons cependant une petite place pour
la nuit.
Vendredi 5 juillet - Koukounaries – Orei ( île
d’Eubée) – 22 milles
L’ancre est virée vers 8 heures, le
vent souffle du nord mais nous ne le sentons pas trop dans le mouillage. Une
fois franchie la pointe ouest de Skiathos, le vent grimpe allègrement à 25
nœuds puis 30 et 35, Algieba est sous grand-voile seule non arisée et fait des
pointes à 9 nœuds. Les vagues sont impressionnantes, il y en a même une qui
passe par-dessus le cockpit !
Nous ne nous attendions pas à cela, la
météo prévoyait un force 4 … Cependant, au bout de 6 milles parcourus à toute
vitesse, le vent s’estompe peu à peu et une heure plus tard, nous voilà sans
vent !
Nous longeons tranquillement la côte
boisée du nord d’Eubée et le petit port d’Orei est atteint en fin de matinée.
L’ancre est mouillée et nous reculons au quai où un Grec nous aide pour
l’amarrage.
Samedi
6 juillet mercredi 10 juillet – OREI
Ce petit village peu touristique est
charmant et sympathique, une belle plage se trouve à proximité et les deux
baignades quotidiennes sont très appréciées. Les vélos sont de sortie et nous
pouvons nous promener dans la plaine environnante sur les nombreux chemins parmi
les champs de fenouil, de melons, tomates, aubergines et autres légumes.
Nous nous fournissons d’ailleurs
directement au producteur …
Dès les premiers contreforts de la
montagne, ce sont des oliveraies ensuite, les pentes sont recouvertes de pins
principalement, tout cela est très verdoyant.
Nous restons finalement 5 jours ici et
faisons la connaissance de Jean-Claude et Armelle, Bretons des Côtes d’Armor
sur Alguidar et aussi de Patrick et Marie-Françoise, sympathiques Marseillais
sur Omaha.
Le samedi après-midi, qui voit-on
venir s’amarrer à côté de nous ? Le pépère Sud-Africain et sa famille,
gare à l’ancre ! Cette fois, il se déride un peu et nous discutons avec
eux. ils repartiront avant nous donc pas de problèmes …
Jeudi
11 juillet – Orei – Loutraki (île de Skopelos) – 32 milles
C’est par un vent d’ouest très léger
que nous quittons Orei en direction des Sporades. Il forcira un peu en virant
Nord-est et nous marchons bien au près.
Passée la pointe sud-est de Skiathos,
nous recevons le vent de face pour rejoindre Loutraki et sachant le port exigu,
le moteur est mis à contribution pour arriver tôt.
En effet, nous avons rendez-vous avec
Bill et Rosemary de "Curlew" , nos voisins d’hivernage en Crète. Ils redescendent de la
Chalcidique pour se diriger vers le sud et ensuite la Sicile.
Un ponton de fortune est installé pour
l’été et il reste peu de place, seulement sur le côté peu profond et nous
mouillons l’ancre dans 2 mètres d’eau seulement.
Ce furent des retrouvailles
sympathiques, et nous appréciâmes le bon repas concocté par Bill, le fin
cuisinier ainsi que le fameux Ouzo de Plomari !
Nous profitons des bonnes conditions
météo pour remonter vers le nord. Un bon vent de nord-ouest nous permet de
naviguer au près dans notre cap jusqu’en début d’après-midi, laissant place
ensuite à la pétole.
Nous atteignons Porto Koufo et sa
magnifique entrée de falaises rouges en fin d’après-midi … La zone principale
de mouillage est exigüe, il n’y a pas de place et le vent de nord-ouest prévu
la nuit ne m’incite pas à mouiller dans la partie ouest.
Nous allons donc voir 5 milles plus au
nord et trouvons une mignonne petite crique nommée Limin Torosis où il n’y a
personne. Nous y passerons une nuit tranquille …
Samedi
13 juillet – Limin Torosis – Limenaria (île de Thasos) – 63 milles
Au programme aujourd’hui une longue
route avec en prime le passage du mont Athos qui n’est pas toujours facile pour
peu que le vent de nord-est se lève.
Nous partons vers 7h sans vent puis le
nord-est se fera sentir en arrivant au mont Athos, heureusement il restera très
modéré mais avec vent et courant contraire, le passage du cap( 6 milles) sera
très long. Ce courant se manifestera encore plusieurs milles après le cap, nous
ralentissant considérablement. D’autant plus que la pompe à eau de mer toute
neuve se met à fuir au-dessus de 1600 tours !
La pétole règnant, la route continue
au moteur et nous atteignons Limenaria , au sud de l’île de Thassos vers 20 h.
Nous choisissons l’endroit le plus protégé pour mouiller l’ancre … Certes la
protection est bonne mais la proximité des tavernas de cette petite station
balnéaire rend le début de nuit très bruyant. Le chanteur d’un groupe de
musique traditionnelle s’époumone par instants, la sono crache ses décibels, si
bien que l’on entend encore avec les boules Quiès. Malgré la fatigue, j’ai du
mal à dormir … Quand va-t-il s’arrêter ? Le calme revient enfin vers 2h30.
Dimanche
14 juillet – Limenaria – Port de Thassos ( au nord de l’île) – 23 milles
La nuit a été courte mais c’est la
dernière étape pour rejoindre Thassos où nous comptons rester un bon moment à
l’abri des foules estivales.
La mer est plate ce matin et le vent
de Nord-ouest léger. Algieba, ses ailes déployées, glisse sur l’eau à 5 nœuds
alors qu’il n’y a que 7 nœuds de vent,
le soleil matinal est radieux … le bonheur !
Virement de bord à l’extrémité
sud-ouest de l’île et nous remontons la côte ouest de Thassos en la longeant de
très près, prenant garde aux hauts-fonds visibles à la couleur turquoise de
l’eau.
Cette côte est très boisée et les
villages nichés dans la montagne se succèdent.
Après avoir franchi une ultime pointe
et son haut-fond sableux, la ville de Port-Thassos apparaît et à la mi-journée,
nous entrons dans le grand port toujours aussi vide.
Nous n’avons que l’embarras du choix
et prenons une place le long du quai opposé à la ville… Rien n’a changé ici
depuis notre passage il y a 2 ans, les bornes électriques hors d’usage sont de
plus en plus rouillées mais l’endroit est sûr et relativement tranquille.
Nous prévoyons de passer ici la
période chargée des vacances … Trop de monde sur l’eau !