Lundi
27 mai au Mercredi 29 mai : Ikaria
Quelle jolie île que Ikaria,
contrastant étonnamment avec les îles des Cyclades. Ici, les maisons sont
nichées dans la verdure, entourées de petits jardins prospères. Du haut des
falaises, les perspectives sur la mer Egée sont superbes, pour l’instant elle
est calme.
Le port est assez remuant et Algieba
est toujours en mouvement même par temps calme …
Le mardi, c’est de nouveau une
promenade en scooter qui nous emmène vers l’ouest de l’île où nous découvrons
une nature sauvage, paysage de roches, de profonds ravins, de forêts de sapins
avec un habitat très disséminé.Les routes sont extrêmement sinueuses
et souvent en mauvais état, elles nous permettent cependant de visiter de
petits villages isolés. Les gens sont aussi très gentils.
Un gros coup de vent de sud est encore
annoncé pour le mercredi, d’ailleurs le ciel se voile en fin d’après-midi. Nous
avons mis de grosses défenses car nous risquons d’être plaqués contre le quai.
Vers 4 heures le mercredi matin, le festival
commence, nous sommes réveillés par le vent qui augmente, dévalant les
montagnes en hurlant. Il y a beaucoup de bruit et nous sommes secoués par un
gros clapot qui réussit à entrer dans le bassin.
En début de matinée, les rafales sont
à 45 nœuds et un pêcheur nous dit que le vent va encore forcir, il nous
conseille de porter une amarre de l’autre côté du bassin (il faut au moins 50
mètres) et comment faire ?
La solution du pêcheur : de
l’autre côté du bassin, attacher l’amarre à un pare-batts qui, poussé par le
vent, l’emmènera jusqu’au bateau … Astucieux !
Le catamaran Australien qui est devant
nous en fait autant mais leur pare-batts n’avance pas tandis que le nôtre
s’approche de Algieba. L’Australien se jette alors à l’eau et ramène son amarre
à la nage, au passage, il récupère aussi la nôtre.
Je souque ferme cette amarre à l’aide
du winch, nous sommes ainsi plus écartés du quai et moins écrasés sur celui-ci
lors des violentes rafales.
Le ciel est complètement voilé, c’est
du sable rouge en suspension, nous en avons plein le bateau …
Cela ne se calmera qu’en fin de
journée.
Jeudi
30 mai – Edvilos – Chios (île de Chios) – 47 milles
Après la tempête, c’est le petit
temps, la mer est houleuse et le vent de 3 bf de nord . Nous tirons un bon
bord de près avant que le vent ne faiblisse et nous oblige à mettre le moteur
en route pour un bon moment.
Puis le vent passe au sud et augmente
petit à petit. Nous remettons à la voile au vent arrière et avançons bien
jusqu’à la « marina » délabrée de Chios que nous connaissons bien.
Surprise, les vieux ferries qui
pourrissaient là ont été enlevés, libérant totalement le long quai qui est
occupé par une bonne quinzaine de voiliers de passage.
Il est vrai que cette marina est à
vendre… Elle va probablement être rachetée par les Turcs.
Cependant, un Hollandais que nous
avons déjà rencontré nous dit que Chios ne veut pas vendre cette marina,
surtout aux Turcs !
31
mai au 3 juin – Chios
C’est avec plaisir que nous retrouvons
cette ville de Chios que nous aimons beaucoup, la vie y est trépidante ( et
aussi pétaradante parfois) mais c’est une ville attachante.
Mardi
4 juin – Chios – Mandraki ( île de Enousses ) – 9 milles
C’est une brève navigation dans le
tout petit temps, le vent ne se manifeste qu’à proximité de Enousses .
Nous nous amarrons au petit quai mal fait et mal exposé, nous devons mettre
tous les gros pare-batts pour protéger Algieba . Il y a un bon clapot dans
ce petit port, il se calmera le soir heureusement.
Cette île que nous connaissons déjà
est charmante, nous prenons plaisir à flâner dans le village.
Mercredi 5 juin – Mandraki – Mytilene – 47 milles
Au petit matin, le vent est au sud
pour 15 à 16 nds , nous partons vers 7h15 et empruntons la passe entre Chios et
Enousses où il faut faire attention car
il y a des hauts-fonds repérables à la couleur de l’eau. Algieba marche bien au
vent arrière.
A la sortie de la passe, le vent vient
sud-Est, nous faisons un cap Nord-est, si bien que nous recevons le vent par le
travers. Ce vent forcit à 25 nœuds et Algieba file 8 à 9 nœuds tout dessus vers
Mytilene.
Mais les meilleures choses ont une fin
et au bout de 3 heures, le vent cesse soudainement, je ne sais plus de
quelle direction il vient… Nous mettons alors le Volvo en route pendant 2 heures
environ puis le vent revient, de Sud-ouest cette fois, il augmente
progressivement jusqu’à 16/17 nds et
nous pousse gentiment.
A l’entrée du port, j’appelle la
marina à la VHF, c’est Anastasia qui me répond, ils nous attendent. Nous retrouvons
avec plaisir Anastasia et Nico, l’un des marineros…
Jeudi 6 juin au Lundi 10 juin - Mytilene
Nous avons prévu de passer quelques
jours à Mytilene pour visiter quelques amis que nous avons connus lors de notre
séjour hivernal de 2011-2012. Nous savions déjà que nous n’allions pas voir
Mosco et Pascale partis en Belgique.
Nous avons revu avec plaisir Anastasia
et ses collègues de la marina ainsi que les marineros toujours aussi sympas.
Nous avons pu passer quelques moments
avec Lydia et Giorgos ainsi qu’avec Marie et Mélissa. Bien sûr, nous n’avons
pas manqué de voir la copine Thula ainsi que Johanna qui tient toujours son
magasin d’électronique.
Un des grands sujets de conversation
est le paiement des impôts et taxes de toutes sortes que les Grecs doivent
règler … Ces impôts sont fractionnés en plusieurs traites, ils appellent cela
les « doses ».
Sinon, Mytilène n’a guère changé,
toujours aussi vivante et agréable.
Nous serions restés un peu plus
longtemps mais la météo est en train de changer en début de semaine, du mauvais
temps est prévu bientôt sur Limnos où nous voulons aller. Nous décidons de
profiter d’un créneau et préparons une nav de nuit avec départ mardi soir.
Mardi 11 juin – Mytilène – Marmaro (île de Chios) –
45 milles
Le mardi matin, à la lecture du
bulletin météo, je déchante car le mauvais temps arrive plus vite que prévu,
des vents de 40 nœuds et des orages sont prévus sur Limnos dès la nuit
prochaine ! Et après, cela doit continuer …
Nous renonçons à Limnos mais ne
voulons pas rester à la marina car un salon-exposition est organisé, avec
beaucoup de bruit en perspective.
Nous décidons donc de partir sur le
champ pour Chios où nous serons tranquilles.
Malheureusement peu de vent dans le
coin et une nav en grande partie au moteur, nous trouverons du vent (de face)
pas très loin de Marmaro sur la côte nord de Chios et devrons batailler dans
les moutons avant de gagner la baie de Marmaro où nous trouverons une place au
petit quai, il n’y a là qu’un seul bateau .
Ce petit port, situé au fond d’une
vallée verdoyante est très mignon, dommage que nous ne puissions y rester mais
le temps est trop incertain et la baie est complètement ouverte au nord… Cela
doit remuer par meltem !
Mercredi
12 juin – Marmaro – Marina de Chios – 15 milles
Navigation sous un ciel menaçant,
d’énormes nuages noirs son présents sur les montagnes, de grosses gouttes d’eau
tombent par instants, nous ne traînons pour regagner la marina de Chios que
nous commençons à bien connaître… Nous y attendrons là un moment propice pour
sans doute traverser la mer Egée ...
Nous sommes maintenant le 18 juin,
dehors le meltem fait rage … Patience, patience !